Cet article date de plus de quatre ans.

Rapport secret, remède, application de traçage... Trois infox sur le coronavirus venues de l'étranger

Ces trois fausses informations sont partagées depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux en France. 

Article rédigé par franceinfo, Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Capture écran facebook qui diffuse une fausse information sur l'Italie.  (CAPTURE ECRAN FACEBOOK)

Depuis plusieurs jours trois infox partagées en France viennent de nos voisins en Europe. Elles ont toutes un point commun : laisser entendre que le pouvoir tendrait à nous cacher des choses. La cellule Vrai du faux de franceinfo fait le point. 

Un rapport allemand remettrait en cause le confinement 

Des messages sur les réseaux sociaux parlent d’une fuite car ce document prétendument officiel affirme que le coronavirus est une "fausse alerte mondiale" et que sa dangerosité aurait été surévaluée. Si ce rapport est bien issu du ministère allemand de l’Intérieur, le gouvernement a très vite démenti et explique ce qu’il s’est passé. Ce long texte n’a jamais été commandé. C’est un salarié, dont le domaine de compétence n’est pas la santé, qui l’a entièrement rédigé en donnant son opinion personnelle. L’auteur l’a ensuite diffusé via sa boîte mail professionnelle, avant d’être suspendu. 

Depuis, certains sites le présentent comme un lanceur d’alerte qui a été muselé. Sauf que son rapport ne révèle pas d’informations : il a simplement compilé des articles avant de donner sa propre analyse, ce qui n’est pas tout à fait la définition d’un lanceur d’alerte. 

Un remède aurait été trouvé en Italie 

Des messages partagés des milliers de fois sur Facebook depuis plusieurs semaines affirme que les médecins italiens ont trouvé le remède. Il suffirait de prendre de l’aspirine et des anti-inflammatoires. Le post rajoute une précision : ce traitement avait déjà été trouvé en Chine mais gardé secret pour pouvoir vendre des respirateurs, un équipement qui coûte très cher. 

Tout est faux, le ministère de la Santé en Italie a démenti. Il n’y a aujourd’hui aucun traitement connu contre le coronavirus. Cependant cette rhétorique qui consiste a accuser une puissance étrangère ou une entreprise de vouloir gagner de l’argent sur le dos des malades revient très souvent, notamment dans la recherche d’un traitement ou d’un vaccin. 

En Espagne, le gouvernement chercherait à tracer la population

Ce sont les mêmes suspicions qu’en France avec StopCovid : Madrid aurait installé en douce l’application dans tous les téléphones. Là encore c’est faux. D’abord, ces programmes sont à télécharger. Google et Apple proposent un suivi du Covid-19 mais ils ne sont pas obligatoirement utilisés, et ces applications fonctionnent avec le bluetooth qui permet de détecter les téléphones autour de l’utilisateur sans le géolocaliser. Ce genre de messages a beaucoup circulé avec à chaque fois la même logique : le gouvernement chercherait à profiter de l’épidémie pour lancer une surveillance de masse. 

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