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''Pourquoi ça nous tombe dessus ?'' : à l'hôpital de Laval, qui reçoit les nouveaux cas de coronavirus, le moral des soignants au plus bas

C’est dans cet hôpital de la capitale de la Mayenne, classée à vulnérabilité élevée, comme la Guyanne et Mayotte, que sont soignés les malades du département. 

Article rédigé par franceinfo - Boris Loumagne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le centre hospitalier de Laval, où sont redirigés les malades du coronavirus du département. (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

"Il y a beaucoup de questions, y compris du personnel. Pourquoi ça nous tombe dessus ? Qu'est ce qu'on a fait de pire que les autres ?" Le docteur Noémie Gaudré et ses collègues croyaient en avoir fini avec le coronavirus, jusqu'à l'apparition de nouveaux cas. Las, classée département à vulnérabilité élevée, comme la Guyanne et Mayotte, la Mayenne compte une petite dizaine de foyers de contagion, avec cinquante nouveaux cas pour 100 000 habitants détectés cette semaine. La préfecture a ordonné mercredi le port du masque obligatoire dans les lieux publics clos dans six communes, dont Laval, où sont soignés les malades du département.

Le Dr Noémie Gaudré, au CH de Laval, le 16 juillet 2020. (BORIS LOUMAGNE / RADIO FRANCE)

"Effectivement, soupire le docteur Gaudré, on avait peut être un peu arrêté de mettre des masques quand on se baladait dans la rue, dans les magasins... Mais pas plus qu'ailleurs !" 

Je pense qu'il n'y a pas de culpabilité à chercher quelque part... Ce sont malheureusement des petits clusters, qui repartent avec de petits foyers...

Docteur Noémie Gaudré

à franceinfo

Sept petits foyers épidémiques ont été recensés à ce jour en Mayenne. Sept, c'est également le nombre de patients hospitalisés en ce moment à l’hôpital de Laval. Impossible pour les journalistes de les approcher. C'est donc par téléphone qu'Afissatou, qui se trouvait dans une chambre à quelques mètres de nous, nous répond. "Dans le contexte, indique le docteur Gaudré, on préfère que ça se fasse par téléphone parce qu'on essaye d'éviter au maximum les contacts extérieurs." Afissatou a été contaminée par des amis qui travaillaient dans un des foyers de contagion, un abattoir. Et il y a deux semaines elle a ressenti les premiers symptômes. "J'avais un goût fade dans la bouche et je ne respirais pas beaucoup...", indique-t-elle.

Afissatou est un peu fatiguée et nous écourtons la communication, mais avant de raccrocher, la jeune femme tient à rappeler l'importance des gestes barrières. "Je veux dire aux gens qu'ils se protègent, qu'ils mettent un masque...", rappelle-t-elle, elle qui se lavait tout le temps les mains. Une bonne nouvelle quand même pour Afissatou : les médecins envisagent sa sortie de l’hôpital dans les prochains jours.

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