Passionnés de vélo, des chômeurs formés à la réparation pour pallier le manque de professionnels dans le secteur
Activité en plein boom, la réparation de vélos attire. L'INCM, l'Institut national du cycle et du motocycle, au Bourget près de Paris, dispense vingt jours de formation à dix chômeurs intéressés par la filière.
Des dizaines de vélos sont accrochés au mur de l'atelier et autour des grandes tables. À l'Institut national du cycle et du motocycle (INCM) au Bourget, près de Paris, dix chômeurs de 24 à 55 ans sont en train d'apprendre à dévoiler une roue. Une leçon plutôt technique pour cette formation de vingt jours qu'ils ont tous choisie par passion pour les vélos et pour la mécanique. "Ça fait du bien pour se vider la tête d'avoir un truc qu'on fait avec ses mains et en même temps, on fait travailler la tête", explique Ghiselain qui vient de Paris. Un certain opportunisme également de faire un métier en plein boom.
La réparation de vélo, métier d'avenir
Si Emmanuel Macron va s'entretenir mercredi 23 juin dans l'après-midi avec les partenaires sociaux pour dévoiler ses arbitrages sur l'évolution du chômage partiel et la réforme de l'assurance chômage, le secteur du vélo ne semble pas connaître la crise depuis le confinement.
Les réparateurs sont débordés : plus de 200 000 vélos ont été réparés en l'espace d'un mois et demi, selon le ministère de la Transition écologique. Et les réparations de vélo sont dopées en ce moment par la prime de 50 euros mise en place par le gouvernement jusqu'en fin d'année. Mais l'engouement va-t-il redescendre après ?
Je pense qu'il y a de quoi faire vu les délais qu'il y a en ce moment dans tous les ateliers. Je reste convaincu que ça va continuer.
Ghiselain, chômeur en formationà franceinfo
Réparer des vélos, c'est un métier d'avenir à condition que les mentalités évoluent encore un peu, estime Clément, qui travaillait auparavant dans l'audiovisuel. "Il faut que les gens doucement basculent les investissements de la voiture vers le vélo, estime Clément qui suit la formation. Une voiture, personne ne va discuter le fait d'aller chez le garagiste faire de l'entretien. Le vélo, c'est encore compliqué même si on peut faire beaucoup soi-même, il y a aussi beaucoup de choses à faire régulièrement pour avoir un vélo qui soit fiable, comme on attend un vélo qui soit fiable."
Acquérir un premier niveau d'autonomie et s'essayer au métier
Formateur depuis deux ans, Lionel Roussel milite pour dire que réparer des vélos, c'est un vrai métier. Et la crise du coronavirus l'a encore plus démontré. "On doit connaître l'ancien, tout ce qui est années 1950, 1960 même avant mais on doit aussi connaître toutes les technologies actuelles", précise-t-il. "Beaucoup de vieux vélos sont restés dans la cave pendant 10 ans et ne servaient plus, et les gens ont eu un regain au niveau de l'activité physique."
C'est énorme en terme d'activité. C'est peut être le moment d'embaucher, la question est de savoir : faut-il embaucher aussi rapidement ?
Lionel Roussel, formateur à l'INCMà franceinfo
C'est tout l'intérêt de ces formations accélérées pour pallier le manque de main-d'oeuvre, même si les limites existent, reconnaît le directeur du centre de formation."Cette formation de 20 jours est très courte donc elle n'a pas la prétention de faire de vrais mécaniciens cycles, explique Jean Le Naour. Elle a par contre la prétention d'avoir un premier niveau d'autonomie, de s'essayer au métier".
Le directeur du centre de formation explique aussi que la formation permet "d'insérer aussi le mieux possible" les nouveaux formés, "avec des contrats à durée indéterminée, contrats à durée déterminée de 6 mois ou de poursuivre par une formation en contrat en alternance". Jean Le Naour espère ainsi réinsérer 60 à 80% de ces chômeurs en formation.
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