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Oublier les masques... et le stress du premier jour : pour ces profs tout juste diplômés, plus que quelques heures avant leur première rentrée

Les 866 000 enseignants français font leur pré-rentrée, lundi, dans un contexte sanitaire inédit. Comment le vivent les tout jeunes professeurs, ceux qui font leur première rentrée ?

Article rédigé par Alexis Morel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une classe de collège à Hérouville-Saint-Clair (Calvados). (OLIVIER DUC / FRANCE BLEU BASSE-NORMANDIE / RADIO FRANCE)

Lucile, Adrien, Loïc viennent de décrocher leur concours. Juste avant de prendre en charge leur toute première classe, c'est l'heure des ultimes conseils avant leur pré-rentrée, lundi 31 août. "À ton avis, les commentaires de texte, on peut le faire, en cinquième ?" demande ce futur professeur de collège. "Ah non, je pense qu'ils sont petits, lui répond une jeune femme. En cinquième, c'est petit, non ?" C'est leur première rentrée en tant que professeur de lettres. Comment se sentent-ils ? "Impatients de découvrir le métier et d'y mettre enfin les pieds. Depuis le temps qu'on attend !"

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Passé l'enthousiasme, chez beaucoup, c'est pourtant un autre sentiment qui pointe. "Moi, pour l'instant, le stress prend clairement le pas sur l'excitation ! On verra après la première séance..." "Je suis stressée, aussi, par rapport aux conditions sanitaires", renchérit sa consœur, enseignante stagiaire.

Est-ce qu'on va réussir à pouvoir imposer les règles sur le masque ? Ça décuple complètement la pression pour des débutants.

Loïc, enseignant stagiaire

à franceinfo

Le contexte sanitaire de cette rentrée sous le signe du coronavirus est évidemment au cœur des discussions. Ces tout jeunes profs vont enseigner au collège où tout le monde sera masqué, élèves compris. "Dans la pratique, est-ce que c'est réalisable ? s'interroge Loïc. Les inquiétudes, c'est que les élèves ne portent pas le masque, ou qu'ils leur retirent en cours, qu'ils se présentent sans le masque. Comment les gérer ?" "Mais on va y arriver, se rassure sa jeune consœur. On va faire plus de gestes que d'habitude. On va essayer de parler avec les yeux. J'imagine que c'est forcément possible... Et puis, on va tout faire pour que ce masque, on l'oublie un petit peu au fil du temps."

La crainte d'un reconfinement

"Déjà, les masques, dans un sens, ça va nous faciliter la tâche, enchaîne cet autre enseignant, mi-ironique, mi-optimiste. Ils ne pourront peut-être pas apercevoir notre stress de la rentrée !" Il y a les optimistes et les beaucoup plus pessimistes, comme Marie, enseignante stagiaire en mathématiques. Elle, elle redoute déjà une nouvelle fermeture de son collège cet automne. "Je suis quasiment sûre que ça va se passer. J'aimerais que ce ne soit pas trop tôt dans l'année, parce que là... Si avant même de poser nos marques, tous nos élèves sont confinés, ça risque d'être compliqué."

Une première rentrée sous Covid, c'est déstabilisant pour cette promo de nouveaux profs qui sort en plus d'un concours très particulier : des oraux supprimés, que des écrits au printemps dernier... Lucile s'interroge sur sa légitimité. "On ne nous a évalué que sur l'écrit. En termes de théorie, je pense qu'on a les capacités à enseigner. En revanche, c'est vraiment avec l'oral qu'on peut percevoir si un étudiant est capable d'enseigner. Là, faire une dissertation et avoir des compétences en grammaire, ça ne veut pas dire qu'on va être un bon prof. Et donc ça rajoute un peu de questionnement sur notre légitimité alors que, pour le premier cours, il faut arriver en ayant super confiance en nous. Et moi, c'est ça qui va me poser problème." Car ces professeurs stagiaires en sont convaincus, c'est dès les premiers cours que se jouera leur année. Et ça, le masque n'y changera rien.

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