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"On sait qu'on prend des risques" : à Anglet, certains habitants bravent les interdictions pour faire un peu d'activité

Après deux mois de confinement, au Pays basque, difficile de résister à l’envie de taper dans un ballon ou de faire un match de basket entre copains, surtout quand le soleil est au rendez-vous et que les températures sont estivales.

Article rédigé par Amaia Cazenave
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Sur la côte basque, les habitants d'Anglet se promènent après deux mois de confinement suite à l'épidémie de coronavirus, le 16 mai 2020. (ANTHONY MICHEL / RADIO FRANCE)

Sur l’esplanade de la Barre à Anglet, sur la côte basque, à quelques mètres de la plage, on bronze, on lit, on marche mais pour d’autres, l’activité sportive est bien plus intense… et collective ! Dès la fin du confinement liée à la crise du coronavirus, une partie des barrières qui entouraient le city-stade ont été renversées. Accessible, il est désormais pris d’assaut. "On n'est pas collé, on est en plein air, donc bon... moi perso, je ne vois pas le risque", confie Thomas, qui vient de terminer un match de foot avec ses copains. "Je ne suis pas sorti de chez moi en deux mois, ça fait du bien de prendre l'air un peu, et puis on essaie de passer à autre chose parce que ce n'est pas évident", rétorque le jeune homme. Il avoue même trouver ça "plus logique que de faire un repas ou un apéro entre amis, enfermés dans un appartement".

À quelques mètres du terrain, se situe une aire de musculation. L’accès y est interdit, mais là aussi, les quelques barrières de protection ont été déplacées. Il y a du monde autour des bancs d’abdos et des barres parallèles. "On prend nos précautions, on a des masques, le gel pour les mains etc", se défend Jean-Lou, qui s’y entraîne tous les soirs avec ses amis. "Après, on sait qu'on fait quand même une connerie. Ce n'est pas une blague ! On sait qu'on prend des risques, et c'est sûr que ceux qui vont dans des aires de jeux et qui ensuite, s'étonnent de l'attraper, là c'est clair, on est responsable."

"On a fait preuve de désobéissance civile"

Nina, son mari et son fils n’ont pas l’impression de prendre des risques. Bien au contraire. Sortir, faire du vélo, des séances d’entraînement : c'est une routine qu’ils n’ont absolument pas modifié pendant et après le confinement. "Je pense qu'il y a eu une grosse exagération et qu'on a fait très peur aux gens pour pas grand chose", affirme Nina.

Cloîtrer les gens comme ça et les terroriser chez eux, je trouve ça vraiment lamentable !

Nina

à franceinfo

"On n'a pas du tout respecté le confinement, assure la mère de famille. On était dehors tous les jours, on en avait rien à cirer, et on a continué à vivre comme si de rien n'était, on a fait preuve de désobéissance civile. Mon système immunitaire ne s'est jamais aussi bien porté !"

Un petit frisson parcourt tout de même ces sportifs quand une voiture de police s’approche, s’arrête… puis finalement repart. Sans réprimande ni contraventions. "Ils sont compréhensifs", glisse l’un des jeunes pratiquants. À Anglet, toutes les installations sportives sont "en principe" fermées jusqu’au 15 juin.

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