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"On reprend en faisant attention" : les sports collectifs reprennent du service, les clubs s'en réjouissent tout en gardant les distances

Dès lundi 22 juin les sports collectifs vont pouvoir reprendre dans les stades. Une annonce qui satisfait les clubs sportifs mais suscite aussi des interrogations, voire de l'incompréhension.

Article rédigé par Aurélien Thirard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Privés de stades depuis mars dernier en raison de la crise du coronavirus, les amateurs de sports collectifs vont pouvoir retrouver leurs partenaires de jeu dès lundi 22 juin (photo d'illustration). (NICOLAS CREACH / MAXPPP)

A la tête du plus grand club de foot du 19e arrondissement de Paris, l'Espérance Paris 19e, Jean-Marc Benammar peut se réjouir : son équipe va enfin retrouver ses adhérents avec la reprise des sports collectifs lundi 22 juin. "C'est un soulagement pour nous parce qu'on craignait beaucoup une reprise très tardive des activités et la désaffection des adhérents, puisqu'on a interrompu toutes nos activités depuis la mi-mars, explique le patron du club. C'est très difficile de faire reprendre à des enfants quand ils n'ont pas eu de pratique pendant six mois, et parce qu'il n'y a pas l'exemple à la télévision des joueurs de foot qu'ils voient d'habitude et qui leur donnent envie de s'inscrire dans des clubs."

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Reprendre tout en respectant un protocole

Mais il ne faut pas pour autant imaginer la reprise des matchs entre clubs dès lundi dans les stades, même si c'est possible. Pour Nasser Hamici, coordinateur sportif au club des Enfants de la Goutte d'Or dans le 18e arrondissement de Paris, le mot d'ordre pour l'instant reste la prudence. "Tout s'accélère, confie-t-il. Et on voit bien autour de nous qu'il y a des matchs qui se jouent en toute liberté. On reprend en faisant attention. Un protocole est signé par les parents, il n'y aura pas d'accès aux vestiaires, il y a aura un ballon par joueur, beaucoup de travail individuel, de technique, de passes."

On s'interroge parce qu'on n'a pas envie de freiner l'envie de reprendre.

Nasser Hamici, coordinateur sportif

à franceinfo

Et donc plus que le sport en lui-même, cette reprise des sports collectifs, c'est une nécessité sociale, martèle Jean-Philippe Acensi, président de l'Agence pour l'éducation par le sport. "Ce dont on a besoin, c'est de recréer des ambiances un petit peu partout, explique-t-il. Le sport, c'est 50 000 rencontres par semaines qui ont été supprimées pendant des mois et des mois donc imaginez toute cette jeunesse qui va pouvoir retourner sur le terrain, pour fraterniser, retisser du lien social."

Les sports de combat devront attendre

Des liens que ne pourront pas retisser pour l'instant les salles de sports de combat. La pratique amateure reste interdite. "Je suis vraiment dépité, comme certains enseignants", soupire Rodrigue Listoir, le gérant de la salle Enjoy by FKC qui pratique le karaté full contact dans le quartier de la Villette à Paris. Je me faisais une joie de revoir les enfants que je suis pour certains depuis des années."

C'est le coup de massue et l'incompréhension. Une espèce de sentiment d'injustice qui est pesant.

Rodrigue Listoir, gérant de la salle Enjoy by FKC

à franceinfo

Il va désormais falloir attendre la fin de l'état d'urgence sanitaire le 11 juillet pour savoir si les sports de combat amateur vont pouvoir reprendre.

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