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"On n'arrête pas" : les travailleurs de l'ombre de l'AP-HP sont "à fond" pour livrer le matériel aux hôpitaux

L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris a transformé son imprimerie en plateforme logistique, et les salariés présents ne relâchent pas leurs efforts. Un travail peu connu mais essentiel pour faire face à l'épidémie de coronavirus. 

Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Gilles charge son camion pour aller livrer les hôpitaux de l'AP-HP en matériel médical, à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne), le 30 avril 2020. (SOLENNE LE HEN / RADIO FRANCE)

En temps normal, il s’agit de l’imprimerie de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Mais avec la crise santitaire, il a fallu trouver un entrepôt assez grand et depuis deux mois, le site de Charenton-le-Pont, dans le Val-de-Marne, est devenu la plate-forme logistique de l’AP-HP. C’est là que sont réceptionnées toutes les commandes de masques, de gants et de blouses pour les personnels soignants qui luttent contre le Covid-19"On peut voir qu'il y en a partout, aux quatre coins du magasin", décrit Jean-Luc Paume qui gère l’arrivée du matériel et sa redistribution dans les hôpitaux de la région. 

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Un travail non-stop

Un matériel stocké là où il y a de la place. "Faut que ça parte aujourd'hui, sinon ils ne peuvent plus tourner, toutes les allées vont être prises, explique Jean-Luc Paume. J'ai 19 respirateurs, ils partiront à l'hôpital Henri-Mondor. On a aussi une partie de masques en transit qui sont stockés et on a également des solutions hydroalcooliques de côté." Tout ce matériel va alimenter les 39 hôpitaux d’Île-de-France.

Le matériel doit partir dans les hôpitaux où ils en ont besoin. On a du personnel soignant en tension.

Jean-Luc Paume, AP-HP

à franceinfo

Dans cette plate-forme logistique, ces travailleurs de l’ombre permettent au système de santé de tourner. "On ne peut pas se permettre de garder un week-end des blouses alors que toutes les infirmières en ont besoin. D'ailleurs, les dernières sont arrivées vendredi soir à 23 heures, et il fallait les dispatcher aussitôt", raconte Jean-Luc Paume. Un travail non-stop, confirme Bruno qui s’occupe de la manutention : "On n'arrête pas, on est à fond. C'est 7h du matin jusqu'à 17h le soir. Bon, c'est exceptionnel, mais faut faire du mieux qu'on peut."

"On ne parle jamais de nous"

Dans les hôpitaux, cela va mieux. Après une période de tension sur les approvisionnements, les stocks commencent à se reconstituer. "Je sais que les magasins des hôpitaux sont quand même bien pleins, affirme Jean-Luc Paume, Tant mieux, ça veut dire qu'il y a ce qu'il faut dans les établissements."

Arrive alors Gilles et son camion; Il revient d’une livraison. "Je recharge pour repartir et à nouveau re-livrer dans les hôpitaux", explique-t-il. Il fait partie, dit-il, de ces maillons invisibles, mais essentiels de la chaîne : "On parle de qui, à l'heure actuelle, dans les médias ? Médecins, infirmières, aides-soignants… On ne parle jamais de nous."

On n'existe pas alors qu'on contribue au bon fonctionnement de l'hôpital. Pas plus, pas moins que les autres.

Gilles, livreur à l'AP-HP

à franceinfo

Une pause repas rapide et Gilles remonte dans son camion. Il va livrer six nouveaux hôpitaux. 

AP-HP : la logistique - Ecoutez le reportage de Solenne Le Hen

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