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"On est complètement paumées" : l'allègement du protocole sanitaire à l'école laisse les parents dubitatifs

Les nouvelles instructions gouvernementales concernant la prévention du Covid dans les établissement scolaires ne sont pas toujours bien comprises ni perçues. Reportage devant une école du 17e arrondissement de Paris.

Article rédigé par franceinfo - Lauriane Delanoë
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une salle de classe dans la banlieue de Toulouse, le 6 mai 2003. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Le protocole contre le Covid-19 à l'école a été allégé depuis jeudi 6 janvier. Désormais, quand les enfants sont cas contact, il leur faut se faire tester trois fois : le premier jour avec un test antigénique ou PCR, puis à J+2 et J+4. Le nouveau protocole permet aux parents de ne pas recommencer ce cycle de trois tests pour leurs enfants, si un deuxième cas de Covid-19 se déclare dans leur classe dans les sept jours qui suivent. Pour autant, l'affaire reste compliquée pour les parents de cette école du 17e arrondissement de Paris.

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À la sortie de l'école, deux mamans lèvent ainsi les yeux au ciel : Ethel et Émilie en ont ras-le-bol des changements. "On n'est que vendredi et il y a déjà eu trois communications différentes ! On est complètement paumées, peste l'une. C'est le cas initial qui compte et ce n'est pas plus mal parce que sinon, en fait, ils vont l'avoir tous tous les deux jours et ça redémarrera à zéro à chaque fois : c'est sans fin."

Florent entre dans ce bal des tests pour son fils, en CE2 et cas contact. "Il a fait un test antigénique négatif pour revenir à l'école, explique-t-il. Et après, on fera comme ils nous ont dit, avec les autotests, à J+2 et à J+4. Et si un autre enfant est contaminé, on attendra ! Il y a moins de tests à faire, mais ça veut dire qu'il est possible qu'il y ait plusieurs enfants qui soient contaminés, qui contaminent les autres. Et plus personne n'est contact dans les sept jours. Et ça, c'est ridicule."

Et tout n'est pas très clair pour les enfants. Yvan, 6 ans et demi, fait la queue pour un test devant une pharmacie pour la huitième fois avec sa maman Tatyana.

"C'est vrai que c'est un petit peu difficile à suivre. Je pense que trois tests, c'est peut être un peu beaucoup. Deux ce serait bien : un test tout de suite et un test au bout de cinq jours, ce serait pas mal."

Tatyana

à franceinfo

Avant un éventuel nouveau protocole, Clémentine, mère de trois garçons, s'adapte, mais pas tous ses amis. "Je vous cache pas qu'aujourd'hui, on fait un peu au jour le jour, sourit-elle. On a la chance de bien connaître les pharmacies en bas de chez nous, donc on en rigole de se voir tous les jours parce que quand ce n'est pas l'un, c'est l'autre. Mais c'est comme ça : l'important, c'est qu'il soit négatif pour aller à l'école et je suis le protocole dans ce sens-là. Par contre, j'ai beaucoup d'amis, sincèrement, qui ne testent plus, qui en ont ras-le-bol."

Ses amis sont donc prêts à faire de fausses attestations pour renvoyer leurs enfants à l'école. D'autres parents l'affirment : ils sont prêts à ne plus les envoyer en classe pour éviter tous ces tests.

Les parents d'élèves face au protocole sanitaire : reportage de Lauriane Delanoë

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