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Nouvelles aides pour le cinéma : "Une bonne nouvelle" mais "on ne pourra pas tenir" sans les séances du soir, souligne le groupe CGR 

Près de la moitié des salles gérées par le groupe se trouve dans des villes qui vont se trouver sous couvre-feu. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une femme dans une salle de cinéma, en juin 2020.  (ALEXIS SCIARD  / MAXPPP)

"Sans ces mesures, on aurait beaucoup de mal", a réagi Jocelyn Bouyssy, directeur général du groupe CGR cinémas, vendredi 23 octobre sur franceinfo, au lendemain de l’annonce par la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, de nouvelles aides de 30 millions d'euros pour les cinémas. "C'est une bonne nouvelle", a estimé Jocelyn Bouyssy alors que la moitié des 73 salles gérées par le groupe CGR en France se trouvent désormais dans des villes sous couvre-feu de 21h à 6h pour lutter contre le Covid-19. Cependant, la suppression des séances en soirée reste un coup dur : "On ne pourra pas tenir comme ça. On va continuer à courber l’échine, il faut tenir."

franceinfo : Que pensez-vous de ces nouvelles mesures ?

Jocelyn Bouyssy : Il y a la bonne et la mauvaise nouvelle. La mauvaise, c’est évidemment l'extension de ce couvre-feu, qui concerne maintenant à peu près la moitié de nos cinémas. Mais la bonne nouvelle, c'est qu’il y a une volonté, en tout cas depuis une semaine, que la filière dans sa totalité soit solidaire. Et donc, ça part du ministère de la Culture et de Roselyne Bachelot, du CNC [Centre national du cinéma], des producteurs, des distributeurs, des exploitants... Sans cette volonté commune d’avancer, on aurait l'effet domino, c'est-à-dire que s’il n'y a pas de films, il y a moins de cinémas qui restent ouverts, et moins de cinémas, à la fin, ça finit par plus aucun film du tout ! C'est déjà très compliqué pour nous depuis le mois de mars, on a pris un coup sur la tête avec cette extension de couvre-feu... Mais on reste positif. On se dit que sans ces mesures, on aurait beaucoup de mal.

Les séances du soir de 20h et de 22h représentent tout de même la moitié de votre chiffre d'affaires.

Je ne vais pas dire que je n'ai pas le même discours que la semaine dernière. On a été abasourdi lors de l’annonce du couvre-feu parce qu'on croyait beaucoup au ticket de cinéma qui aurait fait office de justificatif pour essayer de sauver les séances du soir. On a essayé, on a lutté, on n'y est pas arrivé. Mais on va continuer à le marteler pour une sortie de crise intéressante. Plus vite on reviendra à une séance du soir, plus vite on s'en sortira, il faut être honnête. Cela n'empêche pas qu'il faut se plier aux décisions et tout faire pour qu'on sorte beaucoup plus fort et qu'on redémarre beaucoup plus vite. C'est ce qui est important.

Vous avez des salles qui sont déjà dans des zones sous couvre-feu depuis une semaine. Avez-vous du monde l’après-midi ?

Oui, et pour une fois, comme vous le savez, il n’y a quasiment plus de blockbusters [film à gros budget], il y a beaucoup de films français, il y a de très bons films français et ça marche très, très fort, jusqu’à la séance de 19h. On fait toutes les recettes l'après-midi et c'est extraordinaire. Non seulement le public français est solidaire et a besoin de ce lien social qu'est le cinéma, il a besoin de cette émotion, mais en plus, il n'a pas peur d'aller au cinéma puisque c'est un des endroits les plus sûrs, avec un protocole sanitaire validé depuis des mois et des mois.

Le cinéma français est-il en train de tirer son épingle du jeu en ce moment ?

Oui, il y a beaucoup de films français qui sortent. Adieu les cons d’Albert Dupontel a démarré très fort. Tous les films français profitent évidemment de la situation, et c'est un mal pour un bien. Maintenant, on ne pourra pas tenir comme ça, avec la séance de 20h supprimée dans plus de la moitié des salles de cinéma de France... On va continuer à courber l'échine, il faut tenir.

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