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Vidéo Covid-19 : "Dans les régions où on a un masque à l'école, il y a moins de cas pédiatriques", souligne une infectiologue

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Article rédigé par franceinfo
Radio France

Anne-Claude Crémieux appelle les personnes fragiles dont le vaccin date de plus de six mois à faire la troisième dose. On commence à voir arriver ces personnes avec des formes sévères dans les hôpitaux, assure-t-elle.

Anne-Claude Crémieux, professeure spécialiste de maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Louis à Paris, a affirmé lundi 8 novembre sur franceinfo que "dans les régions où on a un masque à l'école, il y a moins de cas pédiatriques" de Covid-19. Après les vacances de la Toussaint, le masque redevient obligatoire dans 40 départements alors que les indicateurs de l’épidémie sont en hausse en France. Ce sont les deux tiers des départements qui sont concernés par cette mesure.

CARTE. Covid-19 : le port du masque à nouveau obligatoire à l'école primaire dans 40 départements supplémentaires

franceinfo : A-t-on raison de jouer au yoyo avec le masque à l’école ?

Anne-Claude Crémieux : On a raison de le remettre quand le virus se remet à circuler parce que le masque protège. Il protège non seulement les enfants, cela a été bien démontré. Dans les régions où on a un masque à l'école, il y a moins de cas pédiatriques. Il protège les familles.

"Lorsqu'on a un enfant à l'école, le risque d'infection est multiplié par trois à la maison."

Professeure Anne-Claude Crémieux

à franceinfo

Le fait que l'enfant porte un masque à l'école va diminuer ce risque de transmission familiale et, par conséquent, va diminuer aussi la circulation du virus dans la population. En Angleterre, ils ont retiré le masque à l'école et la population adolescente est très peu vaccinée. Résultat, ils observent aujourd'hui un rebond qui est très lié aux enfants d'âge scolaire.

Quelle est la part de l’école dans le rebond de l’épidémie ?

Ce n'est pas des choses extrêmement précises, mais ce que l’on sait, c'est qu’en France, grâce à la vaccination des adolescents, grâce à la vaccination des professeurs et grâce aux mesures qui sont prises dans les écoles, le rebond qu'on observe aujourd'hui n'est pas un rebond particulièrement lié à cette circulation du virus dans les milieux scolaires. Une situation très différente de l'Angleterre et cela démontre l'efficacité des mesures prises à l'école.

Est-il possible de passer l’hiver sans restriction ?

On va passer l'hiver en gardant toutes les armes que nous avons pour freiner la circulation du virus. La couverture vaccinale que nous avons de 75 % est importante pour freiner le virus, mais elle n'est pas suffisante. C’est la raison pour laquelle il faut associer à ce vaccin d'autres mesures. Le masque, très efficace, et puis ce pass sanitaire qui nous permet de diminuer le risque d'avoir quelqu'un qui est infecté en milieu clos. Il est aussi très important parce que ce variant Delta se propage de façon très importante dans les milieux clos par aérosol.

La vaccination patine depuis plusieurs semaines. C’est notre point faible ?

Ce qu'on commence à voir aujourd'hui dans les hôpitaux, en plus des personnes non vaccinées, ce sont des personnes qui sont insuffisamment vaccinées avec un vaccin qui date de plus de six mois chez des personnes qui sont susceptibles de faire une forme sévère. Qui sont-elles ? Les personnes de plus de 65 ans et les personnes qui ont des comorbidités à risque. Elles ont aujourd'hui une protection qui est insuffisante contre les formes sévères. Oui, il faut qu'elle se fasse vacciner aujourd'hui où le virus circule.

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