Relâchement des gestes barrières pendant les vacances : "Ça fait peur, on se dit que les gens n'ont rien à faire du Covid-19"
La période estivale est marquée par un regain des contaminations au Covid-19, notamment sur les départements littoraux. À La Rochelle (Charente-Maritime), par exemple, le masque est bien souvent absent, ce qui suscite des réactions diverses.
La période des vacances d'été signe en France une recrudescence de l'épidémie de Covid-19 : samedi 24 juillet, 23 000 nouveaux cas ont ainsi été recensés en France, soit deux fois plus qu'une semaine plus tôt. Cette augmentation des cas positifs se constate en particulier sur le littoral, comme à La Rochelle où, en vacances, on oublie tout, y compris les gestes barrières.
Les professionnels s'inquiètent
"Ils ne portent plus le masque, sont tous collés et ne respectent plus vraiment les gestes barrières." Bryan, restaurateur sur les quais de La Rochelle, est un peu excédé de voir ses clients de moins en moins rigoureux concernant les consignes sanitaires depuis le début de l'été. "On répète avec une voix autoritaire 'mettez le masque s'il vous plaît', tout en étant poli", explique-t-il. Mais pas question de se faire marcher sur les pieds pour autant. "Si les gens ne veulent pas accepter, qu'ils aillent ailleurs."
Cette légèreté quant au respect des gestes barrières l'inquiète : "Ça fait peur, on se dit que les gens n'ont rien à faire du Covid-19. Et on est en zone rouge à cause de ça."
Elle se dit "dépitée" : Lucie, médecin, observe les passants qui ne respectent pas le port du masque autour de la place du marché, alors que celui-ci est désormais obligatoire dans la ville. "Je sors de garde, c'est reparti : la réanimation est à nouveau pleine." Lucie s'inquiète des conséquences que cela va avoir. "On sent que tout va être à nouveau chamboulé, qu'on va devoir annuler les opérations programmées et retarder la prise en charge de plein de gens."
"D'un point de vue professionnel c'est l'horreur de se dire qu'on n'arrive pas à faire respecter les choses pour que les gens soient soignés correctement."
Lucie, médecin à La Rochelleà franceinfo
Au-delà du relâchement estival, Romain a en tête la récente manifestation contre le pass sanitaire à Nantes. "Il y avait 4 000 personnes sans masque qui ont fait un beau cluster", s'agace le médecin de l'hôpital de La Rochelle. "On a vu des têtes grises et moins grises. Ce sont des gens qui ne sont pas très conscients des risques qu'ils encourent."
"On est tout seuls dans la rue"
Gilles et sa femme font partie de ceux qui ne respectent pas les règles. Ils se promènent à visage découvert quelques rues plus loin. "Le masque, je n'en vois pas l'utilité. On est tout seuls dans la rue, je ne vois pas pourquoi je le porterais." Il estime que les discours ont trop changé depuis que la pandémie a touché la France. "Au début, on vous disait qu'il ne fallait pas le porter, que c'était inutile, que ça ne servait à rien. Maintenant, on vous dit qu'il faut le porter. Plus personne n'est d'accord."
Si le couple a fait le choix de ne pas se vacciner, ce n'est pas le cas de Célia et ses amis. Ces touristes parisiens ont reçu leurs doses. "Nous avons pris nos précautions de notre côté", explique la jeune femme qui se balade sans masque dans le centre-ville. "Nos familles sont vaccinées donc on a fait notre part du jeu." En Charente-Maritime comme dans toute la Nouvelle-Aquitaine, des médiateurs de lutte anti-Covid ont été embauchés pour s'assurer du respect des gestes barrières, même pendant les vacances.
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