Masques : "Les stocks de Madame Bachelot se justifiaient"
Une usine de fabrication de masques a été fermée en 2018 en Bretagne et rachetée par des Américains. Une enquête de la cellule investigation de franceinfo met en lumière ce "scandale". Le dernier directeur de l'usine Sperian, Jean-Jacques Fuan, est l'invité du 23h.
En pleine polémique sur le manque de masques en France, y'a-t-il une sorte d'agacement ou d'énervement deux ans après la fermeture de l'usine ? "Mon courroux remonte même avant deux ans. Depuis des années, l'avenir de l'entreprise était noirci. Le groupe Sperian et le groupe Honeywell qui l'a racheté, avait décidé à la fin des commandes d'Etat lors de la grippe H1N1 de maintenir sa sous-traitance en Chine. Le tout pour maintenir la demande des clients que le groupe avait partout dans le monde. Et lorsque les commandes d'Etat ont cessé, le groupe n'a pas rapatrié les productions sur le site et ont laissé dépérir l'usine", déplore le dernier directeur, Jean-Jacques Fuan.
Le retour de l'entreprise ?
Cela semble être une mauvaise face de la mondialisation. Y'avait-il eu alerte à l'époque sur une future pandémie ? "On n'avait pas alerté mais la ministre de la Santé avait voulu constituer des stocks, cela paraissait peut être excessif à l'époque, mais ça se justifiait et les successeurs de Madame Bachelot ont pensé différemment pour arriver à supprimer tous les stocks et les masques en particulier. Madame Marisol Tourraine disait que c'était aux hôpitaux de stocker les masques et non pas à l'Etat", ajoute le directeur. Jean-Jacques Fuan qui se dit prêt aujourd'hui à recréer une usine pour relancer la production de masques.
>> Retrouvez l'enquête de la cellule investigation de franceinfo
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