Masques alternatifs : "Il ne faut pas se précipiter dans les pharmacies" avant le 11 mai, alerte un syndicat de pharmaciens
Le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) explique que les officines seront plutôt approvisionnées "aux alentours du 11 mai".
Depuis lundi 27 avril, les pharmacies ont l'autorisation de vendre des masques au grand public. Ils sont différents de ceux réservés aux professionnels mais sont fortement recommandés. "Il ne faut pas se précipiter dans les pharmacies", alerte sur franceinfo Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). "On est en train de s'organiser pour chercher des fournisseurs", explique-t-il. "Ce sera plutôt aux alentours du 11 mai où les pharmacies pourront commencer à être approvisionnées." Gilles Bonnefond pense par ailleurs que le port du masque va devenir "une règle de comportement, de gestes barrières, au-delà du lavage des mains".
franceinfo : Est-ce que toutes les pharmacies ont des masques aujourd'hui ?
Gilles Bonnefond : On a pour l'instant l'autorisation de les vendre au public. On a eu cette autorisation samedi dans la nuit. Donc maintenant, on est en train de s'organiser pour chercher des fournisseurs avec des masques qui soient de bonne qualité. Il faut faire très attention à ne pas promettre une filtration à 70%, voire à 90%, et ne pas la tenir. Et puis, malheureusement, on arrive à un moment où un certain nombre de masques sont captés par les élus locaux. Et c'est tant mieux puisque les maires vont distribuer gratuitement un masque par administré. Ils vont lancer l'équipement des Français. Et ensuite, nous, on va arriver dans la longue durée, puisque ces masques sont lavables, mais ils doivent être renouvelés. Ce sera plutôt aux alentours du 11 mai où les pharmacies pourront commencer à être approvisionnées. Et le déconfinement, malheureusement, on sait qu'il va être progressif et qu'il ne va pas être massif le 11 mai. Donc, ne venez pas dans les pharmacies pour l'instant. Attendez encore un petit peu. Au moins une semaine, voire dix jours.
Il ne faut pas se précipiter dans les pharmacies, s'il vous plait. Depuis ce matin, le téléphone n'arrête pas de sonner.
Gilles Bonnefond, président de l'Union de syndicats de pharmaciens d'officine
Comment faut-il utiliser ces masques ?
Ces fameux masques dits grand public sont des masques en tissu qui sont réutilisables, qui sont lavables. Il y a deux types de masques. Un qui filtre à 90%, plutôt destiné aux professionnels qui sont en contact avec le public, comme les caissières, les gendarmes. Le deuxième type de masque filtre à 78% et est plutôt pour le grand public. On peut les utiliser pendant quatre heures. Ensuite, il faut le changer. Il faut le laver à 60 degrés pendant une demi-heure, le sécher au sèche-linge de préférence et ensuite le repasser avec un fer à vapeur pour finir de tuer, non pas le Covid - 19 parce qu'il sera déjà éliminé, mais des micro-organismes qui peuvent rester dans ces masques. Il faudra bien les entretenir et avoir deux masques par jour, réutilisables. Une fois qu'on l'a mis en place, il faut éviter de trop le toucher avec les doigts, de le décaler, de le mettre sur le menton ou de le remonter, etc. Il faut faire attention de ne pas y toucher parce que c'est comme ça que, éventuellement, on infecte encore plus. Attention à la manipulation de ces masques. C'est un vrai réflexe à avoir. Il faut qu'il soit léger parce qu'on a vu arriver des masques très épais en coton, qui étaient insupportables parce qu'on a du mal à respirer. Donc il faut que les matériaux qui sont choisis soient des matériaux assez légers et soient suffisamment filtrants.
Est-ce que le port du masque va devenir indispensable sur plusieurs semaines, voire peut-être sur plusieurs mois ?
Exactement. On pense malheureusement que la présence du virus ne va pas disparaître comme ça, que ce sera un nouveau comportement de la part des Français à avoir, notamment dans les transports en commun, notamment dans des zones où il y a énormément de personnes. Il faut que chacun porte un masque, parce que s'il n'y a qu'une personne qui porte un masque, ça ne sert à rien. En Chine au mois de janvier, on voyait toutes les personnes qui étaient dans la rue, qui portaient des masques. Je pense qu'en France, ça va être une règle de comportement, de gestes barrières, au-delà du lavage des mains.
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