Lutte contre le coronavirus : "Ça tient surtout à la discipline de la population", en Europe "pas sûr qu'elle soit atteignable", souligne l'Institut Montaigne
Au Japon, les personnes âgées s'isolent d'elles-même, le port du masque est généralisé et on est hospitalisé dès les premiers symptômes parce qu'il y a assez de lits prévus par habitant. Malgré tout, le coronavirus est un ennemi coriace et cela ne suffit pas.
Le professeur Delfraissy, qui préside le comité scientifique, l'a confirmé mercredi devant le Parlement : la sortie du confinement ne peut se faire qu'avec des masques, des tests et une politique de traçage des malades et des cas suspects. Le gouvernement français travaille donc sur une application de tracking appelée "Stop Covid", à l'instar des pays asiatiques. Mais pour François Godement, conseiller pour l’Asie de l’Institut Montaigne et invité sur franceinfo jeudi 16 avril, ce système repose avant tout sur les individus eux-mêmes. Au Japon, il tient par la discipline de la population confirme François Godement. "Cette discipline, je ne suis pas sûr qu'elle soit atteignable chez une population européenne", doute-t-il.
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François Godement s'appuie notamment sur le fait qu'au Japon si "les personnes âgées ont été largement préservées", c'est parce qu'elles "se sont isolées d'elles-mêmes". Contrairement aux Européens, "le port de masque est quasi universel". Le conseiller poursuit, soulignant que "le Japon est le pays au monde qui a le plus de lits d'hôpitaux par habitant, y compris prévus pour des cas d'infections. Et donc, l'hospitalisation était obligatoire en cas de symptômes alors qu'en France, on commence par vous dire 'rentrez chez vous' si vous n'avez pas de symptômes très graves", explique François Godement. Pour lui, le problème posé est complètement différent, et les résultats du Japon dans cette épidémie ne tiennent pas uniquement à cette application.
"Il faut souligner aussi que le volontariat au Japon et l'action individuelle trouvent aujourd'hui ses limites parce que la courbe est remontée", précise François Godement. Contrairement à la France, "plusieurs villes sont maintenant mises en état de quasi confinement". L'état d'urgence a été officiellement déclaré dans sept régions du Japon, mardi 7 avril, dont la capitale Tokyo. Cela concerne 40% de la population et doit durer un mois.
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