"Les titres qui n'ont pas saisi leur chance sont perdus" : le monde de l'édition durement frappé par la crise due au coronavirus
D'après un sondage publié mercredi par le syndicat national de l’édition, le secteur va être durablement touché.
Le syndicat national de l’édition a publié mercredi 20 mai un sondage réalisé auprès de plus de 250 maisons d’édition, sur 750 en France. Elles s’attendent à un chiffre d’affaire bien plus bas qu'en 2019 et certaines risquent jusqu'à la fermeture. Avec la crise du coronavirus, toute la filière du livre est en souffrance.
Le temps perdu ne peut pas être rattrapé
Une maison d’édition sur deux estime que son chiffre d’affaire va diminuer de 20 à 40% cette année. Et pour une sur quatre, ce sera même encore plus important. Rien que sur le mois d'avril, les revenus ont chuté de 75%. Les investissements et l’emploi sont menacés, 18 petites maisons craignent de disparaître. Car dans l’édition, le temps perdu ne peut pas être rattrapé, explique Pierre Dutilleul, directeur du syndicat national de l’édition : "Les titres nouveaux chassent les titres plus anciens donc, quand vous rompez la chaîne, les titres qui n'ont pas saisi leur chance sont perdus. Il y a environ 50 000 nouveautés sur l'année. Chez le libraire, dans les points de vente, le nombre de tables et de livres ne sont pas extensibles à l'infini. Donc, si l'on veut éviter que des titres soient 'morts-nés', qui ne soient jamais présentés sur les tables des libraires, il y a forcément des reports à partir du moment où l'activité est suspendue pendant deux mois."
Des mesures pour la filière du livre réclamées
Les éditeurs demandent un moratoire sur la TVA pour le livre ainsi que des aides de l’État et des collectivités aux librairies. Certains espèrent tout de même une "mini" rentrée littéraire avec les ouvrages attendus de John Le Carré, Elena Ferrante ou encore Guillaume Musso. Des plumes pour donner de l’air au livre.
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