Les lampes ou les boîtiers à UV sont-ils efficaces contre le coronavirus ?
Ces appareils, vendus quelques dizaines d'euros, promettent de tuer 99,9% des virus. Si les UV-C peuvent bien neutraliser les germes sur les objets, leur utilisation est dangereuse pour le peau et les yeux. Et leur qualité pas toujours au rendez-vous.
Depuis le début de l'épidémie de coronavirus, vous avez peut-être vu passer sur les réseaux sociaux ces petites boîtes ou ces lampes à ultraviolet. Elles promettent d’éliminer 99,9% des virus sur nos téléphones, nos clefs ou encore même dans l’air de notre logement. Ces publicités disent-elles vrai et ces appareils sont-ils sans danger ? Pas tout à fait, la cellule Vrai du faux vous explique.
>>> Suivez notre direct sur le coronavirus
Si certaines lampes à UV peuvent effectivement neutraliser les virus, il faut les utiliser dans des conditions bien particulières, et ne jamais s'en servir pour désinfecter les mains ou d’autres régions de la peau. Vous risquez de vous brûler les yeux et peut-être même d’attraper un cancer de la peau. Ces UV-C, une autre forme des UV, sont très agressifs, beaucoup plus que ceux des cabines de bronzage ou pour sécher son vernis sur les ongles. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) déconseille ainsi fermement d’être en contact direct avec ces lampes à UV très particulières.
Un manque d'information pour juger de leur efficacité
En utilisant un boîtier pour désinfecter son téléphone, on peut penser qu'on est plus protégé des rayons mais il faut surtout vérifier la qualité du boîtier. Sur un site de vente en ligne, nous en avons trouvé facilement plus d'une dizaine censés nettoyer les téléphones, sauf que leurs descriptions sont souvent très approximatives. Il n’y a pas de preuve de la qualité du matériel, pas de label, pas de norme. Et les puissances affichées sont parfois insuffisantes pour désinfecter correctement.
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a d’ailleurs mis en garde récemment contre ces produits miracles : "Il convient de se méfier des offres de ventes d’appareils germicides sur internet, en particulier quand leur l’efficacité est très prometteuse et que le vendeur ne justifie pas des performances de son appareil."
Ce genre de matériel utilisé par des professionnels coûte cher, plusieurs centaines d’euros au minimum et parfois beaucoup plus. On est donc loin du petit boîtier ou de la lampe vendus pour quelques dizaines d’euros sur internet.
L'utilisation de ces appareils est encadrée
Ces lampes ou boîtiers à UV sont utilisés notamment dans les hôpitaux mais leur usage est très encadré. En clair, il faut avoir la "bonne dose" d’UV pour bien stériliser un objet et cela peut dépendre de sa forme ou de la puissance de la lampe.
Ce type de dispositif a déjà été utilisé aussi dans les avions ou l’industrie agroalimentaire. Ces dernières semaines, des robotos équipés de ces lampes ont été déployés dans le métro de New York ou à l’aéroport de Nice. Mais ils ne sont en fonctionnement que lorsqu’il n’y a pas de voyageurs, souvent la nuit, pour ne pas exposer le public à ces rayons UV particuliers.
Un robot "désinfecteur" à UV ce jeudi dans une des salles du terminal 2 de l'@AeroportNice. Il va être utilisé pour limiter les risques de propagation du nouveau #coronavirus après la période de #confinement
— Fabien Binacchi (@fabienbinacchi) May 7, 2020
(images Aéroport de Nice)#COVID19 #nice06 pic.twitter.com/LLvWdr4fJn
Des études en cours pour rendre ses lampes inoffensives
Des chercheurs de l’université de Columbia aux États-Unis essayent de changer la fréquence de ces UV-C. Ils tentent de les rendre inoffensifs pour la peau et les yeux. Si cette expérience aboutie, ça serait être une avancée importante puisque ces lampes pourraient alors être installé dans des lieux très fréquentés, comme des gares, pour limiter la propagation du virus.
Les essais avec ces nouveaux UV ont débuté il y a presque un mois pour voir s’ils arrivent a détruire le Covid-19 en suspension dans l’air. D’autres essais sont menés en parallèle sur des souris pour voir si ces rayons ont des effets sur leur peau ou leurs yeux. L’expérience doit durer plus d’un an, les conclusions ne sont pas donc attendus pour tout de suite.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.