Cet article date de plus de quatre ans.

"Les gens ont honte" : à Mayotte, la stigmatisation des malades du coronavirus conduit la population à cacher la maladie

Sur l'archipel, 354 cas de Covid-19 sont recensés, mais les soignants remarquent que beaucoup de malades cachent la maladie par honte et de peur d'être mis à l'écart.

Article rédigé par franceinfo - Farida Nouar
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Point de vue de la ville de Tsingoni, à Mayotte, le 14 septembre 2019. (ALI AL-DAHER / AFP)

La préfecture de Mayotte demande de "cesser de stigmatiser les malades du Covid-19" sur le territoire. Les personnes touchées par le virus sont mises à l’écart, ajoute la préfecture dans un communiqué. Conséquence : les malades hésitent à consulter de peur de subir le même sort, avec le risque d’accroître la propagation du virus sur l'archipel qui compte aujourd’hui 354 cas confirmés de Covid-19

Coronavirus : les dernières informations sur l'épidémie dans notre direct.

D'autres malades demandent aux soignants d’être discrets quand ils se rendent à leur domicile. "Certaines familles nous disent : 'Il ne faut pas qu'on divulgue que la grand-mère ou le grand-père est touché'. Parce qu'il va être confiné et les voisins vont découvrir qu'il a le coronavirus. Les gens ont honte", relate Saindou Allaoui, le représentant du Syndicat national des infirmiers et infirmières libéraux à Mayotte. Les conséquences sont "dramatiques car si on ne soigne pas les patients, ils peuvent en mourir", insiste l'infirmier.

Du déjà vu

Un autre soignant se souvient de la même stigmatisation pour les malades du diabète et de la tuberculose il y a plusieurs années à Mayotte quand il n’existait pas encore de traitement. "C'est le même scénario qui se joue aujourd’hui avec le coronavirus", explique ce soignant : la peur d’une maladie inconnue suivie du même rejet. Les soignants mahorais doivent en plus se battre contre un autre virus : une épidémie de dengue sévit en ce moment aussi sur le territoire. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.