S’il n’existe pas encore d’étude clinique internationale de grande ampleur pour recenser statistiquement le phénomène, dans la plupart des hôpitaux français, les médecins observent que la majorité des cas graves sont aujourd’hui des malades obèses ou en surpoids. >> Coronavirus : retrouvez toutes les informations dans notre directIl y a quelques semaines, au début de l’épidémie en France, une médecin en réanimation s’étonnait au micro de franceinfo de voir arriver dans son service des malades jeunes, 30-40 ans qui n’avaient pas spécialement d’antécédents. Ils étaient à l’image des Français, disait-elle, pas forcément dans une forme athlétique, mais avec un peu de poids, et donc un peu d’hypertension, voire du diabète.Plusieurs semaines plus tard, la tendance se confirme. Environ 80 % des malades en réanimation, qui font des formes sévères du Covid donc, sont en surpoids. "Ce sont des données qui remontent de plusieurs sources scientifiques, explique Jérôme Salomon, directeur général de la Santé. Ce sont aussi des données d'observations. Il y a effectivement très souvent un facteur de risque retrouvé dans les infections virales graves." Pour cela, les médecins s'appuient sur des données déjà connues. "Ça a été démontré dans la grippe en particulier", note l'infectiologue, devenu la figure de l'épidémie, depuis qu'il fait quotidiennement le point sur l'épidémie. "On le sait : l'obésité d'une part, mais même le surpoids, peut devenir un facteur de risque d'une infection sévère."Des personnes fragiles, au confinement priotaireIl est connu que les personnes obèses ont des capacités respiratoires restreintes. Elles sont plus facilement essoufflées, donc d’un côté des poumons déjà affaiblis et de l’autre un système immunitaire lui aussi naturellement diminué. En présence du coronavirus, le corps a ainsi plus de mal à se défendre.Les personnes souffrant d'obésité sévère, d'obésité "morbide" c'est le terme médical, sont d'ailleurs considérées par les autorités sanitaires comme prioritaires pour le confinement. Pour cela, elles peuvent demander un arrêt de travail, indemnisé par la Sécurité sociale.Au total, le nombre de Français "à risque" face au coronavirus en raison de "l’âge" ou de "polypathologies" est de l’ordre de "17 millions", a estimé le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, ce mercredi 8 avril, sur franceinfo. Pour les protéger, "iI faut que le confinement persiste plusieurs semaines à partir de maintenant" estime l'expert.