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Le décryptage éco. Vers un chômage partiel de longue durée

Le gouvernement vaut aider les entreprises à garder leurs salariés, même si elles ont moins de travail qu’avant. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Chaine de montage chez Renault à l'usine de Douai (Nord). Photo d'illustration. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Avec la reprise, le gouvernement planche sur un nouveau dispositif spécifique de chômage partielPour accompagner les secteurs qui ne retrouvent pas les niveaux d’avant crise.

Le gouvernement veut à tout prix éviter une vague de licenciements. Et pour cela, il réfléchit à un système au long cours qui s’appellerait "Arme", acronyme de "Activité réduite pour le maintien dans l’emploi". L’idée, c’est d’aider les entreprises à garder leurs salariés, même si elles ont moins de travail qu’avant. Elles pourraient baisser leur temps de travail, par exemple, en les faisant passer à mi-temps. L’État s’engagerait à compenser le salaire et la perte d’activité, il paierait le reste à charge pour que le salarié n’ait pas de différence sur sa fiche de paie. En échange de quoi l’employeur, lui, promet de garder ses équipes et de ne pas supprimer de postes. On ne sait pas encore jusqu’où ira cette compensation, cette aide de l’État. C’est ce dont va discuter cette semaine le ministère du Travail avec les partenaires sociaux mais le patronat semble plutôt favorable, les syndicats aussi. Ce qui est intéressant, c’est qu’a priori tous les secteurs pourraient bénéficier de ce dispositif, mais aussi toutes les entreprises quelle que soit leur taille.  

Un système au long cours

Il serait en place jusqu’à juin 2022, c’est-à-dire jusqu’à la fin du quinquennat. Le gouvernement veut accompagner les sociétés privées à traverser la crise. Les grandes entreprises industrielles, dans l’aéronautique, l’aérien, l’automobile seront intéressées par ce système, le temps que l’horizon ne se dégage.

L’objectif c’est aussi d’éviter que de nombreux sous-traitants se séparent de leurs salariés. Idem pour le tourisme ou la restauration, dont on sait que l’activité va mettre plusieurs mois avant de retrouver les niveaux précédant l'épidémie. Ces systèmes "d’activité partielle de longue durée" avaient déjà été expérimentés dans l’industrie pendant la crise de 2008/2009. Le gouvernement veut les intensifier, y compris dans le tertiaire.  

En attendant, le chômage partiel reste en place même si l’État a réduit la voilure. Aujourd’hui, il y a toujours dix millions de salariés qui en bénéficient. Depuis le 1er juin, la plupart des employeurs sont un peu moins aidés par l'État. Et le système risque de devenir encore plus dégressif dans les mois à venir. Surtout quand le dispositif "Arme", ce chômage partiel longue durée, prendra le relais.    

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