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Le décryptage éco. Quelle place pour les syndicats demain ?

Après cette crise, les salariés auront-ils envie ou besoin de se tourner vers les syndicats pour trouver des réponses à leurs questions ? Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le défilé du 1er-Mai à Paris en 2016. Photo d'illustration. (PHILIPPE LAVIEILLE / MAXPPP)

Dans le monde du travail de demain, le besoin de protection des travailleurs sera très important. La santé sera au cœur des préoccupations. Puisqu’il va falloir vivre avec le virus, salariés et employeurs vont devoir s’entendre sur les protections à mettre en place : les masques, les gels, la prise ou non de température, mais aussi l’organisation du travail. Cela va toucher des questions très concrètes sur la façon dont on sépare les équipes, dont on revoit les postes, les horaires aussi pour éviter trop de personnes en même temps sur un même site. Le ministère du Travail a mis en place des guides pratiques mais pour leur mise en œuvre, il va falloir des échanges dans les entreprises, des accords entre salariés et directions sans quoi il y aura des difficultés, des tensions, et même des grèves. Et c’est stratégique, parce qu’on l’a vu, ça peut ralentir ou accentuer la reprise.

Un seul exemple : Amazon, l’entreprise a été contrainte de réduire son activité sur décision du tribunal parce que les syndicats étaient montés au créneau estimant que la santé des employés n’était pas suffisamment protégée. Alors, encore plus qu’hier, la santé au travail va être un sujet de débat entre patronat et syndicats. 

Des syndicats plus présents dans l’entreprise ?

En tout cas, sur tous ces sujets, ils ont un rôle à jouer et peuvent être en première ligne sachant qu’en France, les syndicats ont perdu du terrain le taux de syndicalisation est faible, autour de 10%. Est-ce qu’après cette crise, les salariés auront envie ou besoin de se tourner vers les organisations pour trouver des réponses à leurs questions et pour faire entendre leur voix ? Est-ce que ce type de collectif reviendra en force ? C’est difficile à dire. Une chose est sûre, c’est qu’au niveau national, le gouvernement a choisi de les mettre dans la boucle. Edouard Philippe consulte les partenaires sociaux. Alors qu’au début du quinquennat, ils avaient plutôt été mis sur la touche.  

Une crise qui n’a pas favorisé l’unité syndicale

Ils étaient déjà divisés avant et ils risquent de l’être encore plus après cette crise. En France il y a deux conceptions du syndicalisme : d’un côté un bloc d’opposition, menée par la CGT et de l’autre un bloc dit réformiste, menée par la CFDT. On le voit bien sur les modalités du déconfinement, la CGT n’appelle pas à reprendre le chemin du travail quand la CFDT, elle, est plutôt sur une logique d’accompagnement, pour que l’activité reparte.

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