Déconfinement et reprise économique : "Nous avons peur mais nous proposons des solutions", déclare Philippe Martinez de la CGT
Le secrétaire général de la CGT assure que la confédération sera là pour protéger les salariés "contre le virus et contre des mesures comme les licenciements, qui pourraient se multiplier à l'avenir".
Le déconfinement aura lieu le 11 mai. Le gouvernement réfléchit aux meilleures solutions pour relancer l'économie. "Nous avons peur mais nous proposons des solutions", a déclaré jeudi 23 avril sur franceinfo Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.
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"Il y a déjà des conséquences sur l'économie et sur l'emploi et si nous n'y prenons garde, elles pourraient être évidemment plus importantes, avertit le représentant syndical. Nous avons peur mais nous proposons des solutions. Cela fait l'objet d'une lettre ouverte au président de la République il y a quelque jours."
Au moment de la reprise, la CGT sera "aux côté des salariés pour les protéger contre le virus et contre des mesures comme les licenciements, qui pourraient se multiplier à l'avenir", a assuré Philippe Martinez.
Il y a besoin que tout le monde fasse preuve de solidarité et notamment les plus grandes entreprises qui ont cumulé beaucoup de bénéfices ces dernières années. Cet argent nous proposons qu'il soit bloqué et qu'il serve à aider à des investissements, à maintenir des salariés dans l'emploi.
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGTà franceinfo
Philippe Martinez a estimé qu'il faudrait notamment aider les PME et les TPE qui sont en grande difficulté.
Certains salariés craignent que la relance et l'emploi soit victimes des mesures sanitaires contre le coronavirus. "Il faut être clair. Dans cette situation, il faut mieux être sérieux. Qu'est ce qui prime ? La santé ou la reprise économique ? Nous pensons que c'est la santé et on se fie à ce que disent les scientifiques et les médecins", déclare Philippe Martinez.
"On continue à dire qu'il faut travailler moins pour que tout le monde ait du travail"
Pour relancer l'économie, il ne faudra pas travailler plus, selon Philippe Martinez. Au contraire. "On continue à dire qu'il faut travailler moins pour que tout le monde ait du travail", déclare-t-il. Les mesures qui consistent à dire qu'il faut travailler jusqu'à 60 heures par semaine, c'est mal connaître le travail. Il y a peu d'endroits où on peut travailler 60 heures par semaine", fait remarquer Philippe Martinez.
Les réformes sont pour le moment suspendues. Pour la CGT, cela ne change rien. Que ce soit sur les retraites ou l'Assurance chômage, "on n'a pas changé d'avis. Soit on tire des enseignements et il faut arrêter de tout casser et il faut renforcer tout ça, soit on dit qu'on prend exemple sur le modèle anglo-saxon et on risque d'autres grosses catastrophe", avance le syndicaliste.
Récupérer l'argent caché dans les paradis fiscaux
Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé jeudi que la France n'accorderait pas d'aides pour faire face à la crise du coronavirus aux entreprises basées ou ayant des filiales dans les paradis fiscaux. "Il ne faut pas qu'il y ait d'aide mais en plus, il faut récupérer l'argent qui est caché dans les paradis fiscaux, commente Philippe Martinez. Le ministre de l'Économie a les moyens de dire qu'il faut repérer tous ceux qui cachent leur argent et de le récupérer pour la reprise économique et l'emploi".
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