Le billet sciences. Avec le déconfinement et le retour des enfants à l'école, l'inquiétude des parents
Les écoles maternelles et primaires rouvrent à partir de mardi. Ce qui suscite de nombreuses craintes face à une épidémie de coronavirus "toujours active" en France. Et à des questions encore sans réponses.
Le retour à l’école commence cette semaie pour 1,5 million d’enfants en France. Et beaucoup de parents se posent encore des questions sur les risques du coronavirus chez les petits. Il faut d’abord donner une réalité statistique : les enfants sont peu touchés pour la maladie. En Islande, où il y a eu un test de dépistage massif de la population, les mineurs représentent jusqu’à 6% des cas connus. Les décès sont très rares : le risque chez les 0-19 ans est de 0,2% alors qu’il est de près de 15% chez les plus de 80 ans.
Si peu d’enfants ont des formes graves de la maladie, plusieurs services pédiatriques européens et américains ont vu augmenter, ces dernières semaines, des inflammations des vaisseaux sanguins, appelées maladie de Kawasaki. En Ile-de-France, il y a une vingtaine de cas. Les médecins estiment qu’il s’agit d’une complication du Covid-19 et recommandent de surveiller les fortes fièvres et les diarrhées.
Pas d'étude qui permette de conclure définitivement
Les enfants sont-ils plus contagieux ? Au début de l'épidémie, les médecins pensaient que oui, comme avec la grippe ou d'autres coronavirus. Leur nez qui coule, leur main à la bouche les rendaient plus contagieux que les adultes. Mais de nouvelles données montrent, lorsqu’on teste des enfants pour une suspicion de Covid-19, qu'ils sont cinq fois moins souvent positifs que des adultes. Le débat attend encore de nouvelles données pour savoir si, finalement, ils sont plus contagieux que les adultes ou non.
Il y a eu assez peu d'études sur le suivi de l'épidémie en milieu scolaire même si en Australie, 18 personnes testées positives au sein de 15 écoles en Nouvelle-Galles du Sud ont été suivies de près par les services de santé. Selon leurs conclusions, ces personnes n'ont contaminé que deux autres élèves dans leurs établissements. L’épidémie reste maîtrisée dans cet Etat australien.
En France, la chercheuse Vittoria Collizza de l’Inserm a modélisé ce que l’ouverture partielle des écoles aura comme conséquences. Elle estime qu’avec une rentrée scolaire très limitée, comme aujourd'hui, les patients Covid-19 seront deux à trois fois plus nombreux cet été dans les services hospitaliers par rapport à aujourd'hui et dans une région comme l’Ile-de-France. C’est pourquoi la réouverture des lycées et collèges n’est pas recommandée dans un département où le virus circule encore beaucoup.
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