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"La mauvaise réputation ne nous a pas empêchés de venir" : après les foyers de coronavirus, le tourisme en Mayenne relève doucement la tête

Un peu plus d'un mois après la découverte de plusieurs foyers de contamination de Covid-19 dans le département, la Mayenne tente de se débarrasser de cette mauvaise image.

Article rédigé par franceinfo - Alice Kachaner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Dans une rue de Laval dans le département de la Mayenne où les cas de coronavirus ont baissé, le 18 juillet 2020 (photo d'illustration). (GUILLAUME GEORGES / MAXPPP)

Dans les rues fleuries du village de Sainte-Suzanne, à l'est du département de la Mayenne, ce n'est pas la foule des grands jours, constate une riveraine à la terrasse d'un café : "D’habitude dans le village, il y a plein de monde. Je ne vois plus de réunion de randonneurs qui partent et se répartissent dans le village." Il y a un peu plus d’un mois, de nombreux foyers de contamination de coronavirus étaient découverts dans le département. Une situation dont pâtissent certains acteurs du tourisme mayennais, malgré des chiffres sanitaires qui vont dans le bon sens.

D'ordinaire, la cité médiévale accueille plus de 23 000 visiteurs par an, mais à en croire le carnet de réservations d’un hôtel de Sainte-Suzanne, les chiffres seront à la baisse cette année. "Lundi, je n'ai que des gens qui travaillent. Mardi, je n'ai personne. Le reste de la semaine, l’agenda est vide", indique Sandrine Huchet de l'hôtel Beauséjour.

Des annulations en cascade mi-juillet

"À partir du 14 juillet ce fut l’hécatombe totale, raconte l’hôtelière. Le téléphone sonnait pour des annulations et en ce moment, on a le moral à zéro. On se demande ce qu’on fait là et pourquoi on a ouvert." Ces annulations en cascade mi-juillet coïncident avec la vaste campagne de dépistage à la une des médias. "Tous les jours, midi et soir. On nous a tapés dessus comme si on était de très mauvais élèves", se plaint Sandrine Huchet.

Cette médiatisation a eu des effets directs sur la fréquentation, observe Nicolas Gicquel, qui dirige l'office de tourisme de Laval : "C’était vraiment flagrant avec un avant et un après 14 juillet. Les gens ont eu peur de venir en Mayenne. Ils ont décalé un petit peu. Ils sont allés à Rennes ou à Vitré, des villes juste à côté." Résultats des courses, une chute d'activité de 47% en juillet pour les hébergements touristiques selon l’Union des métiers et des industries de l'hôtellerie de la Mayenne.

Côté restauration, on limite la casse avec moins 30%. Les établissements s'en sortent grâce à la clientèle locale. "Dès qu’ils passent le pas de la porte, on les connaît déjà, explique Mickaël, le chef de salle du Palatium à Laval. Ce ne sont que des habitués qui ont continué à nous faire confiance. Depuis le départ, on a toujours joué le jeu avec des masques et du gel."

Le tourisme reprend petit à petit

Aujourd'hui, les cas de Covid-19 sont moins nombreux et les touristes retrouvent petit à petit le chemin de la Mayenne à l'image de Jean-Louis, de passage dans la région pour la journée : "Malgré la mauvaise réputation, ça ne nous a pas empêchés de venir. Je ne pense pas que l’on risque plus en Mayenne qu’à Nice."

"Vive la Mayenne !", conclut Jean-Louis. Certains élus comme Patrick Péniguel, vice-président de l'agglomération de Laval en charge du tourisme, espèrent même tirer profit de la situation : "On a eu une mauvaise publicité, ça a fait connaître la Mayenne." Il le reconnaît, les gens ne savaient pas avant cela placer le département sur une carte. "Il faut que l’on valorise notre territoire pour montrer que la Mayenne, c’est très bien", avance l'élu.

Le tourisme en Mayenne reste assez limité avec 380 millions d'euros de chiffre d'affaires l'an dernier, c'est huit fois moins qu'en Loire-Atlantique.

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