La Corée du Sud vote malgré le Covid-19
Le pays d'Extrême-Orient se rend aux urnes ce mercredi 15 avril pour des élections législatives. C’est le premier scrutin d’une telle ampleur depuis plus d’un mois dans un pays directement confronté au coronavirus.
On se souvient de la vive controverse en France pour le premier tour des élections municipales, le 15 mars. Au cours des deux derniers mois, pas moins de 47 scrutins ont été reportés, un peu partout dans le monde, pour cause de coronavirus. Rien de tel en Corée du Sud. Le vote est maintenu pour désigner mercredi 15 avril les 300 députés du Parlement sud-coréen. L’Assemblée est intégralement renouvelée.
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Plus de 40 millions d’électeurs sont appelés aux urnes. Pas de polémique, mais des mesures de sécurité drastiques dans ce pays qui est montré en exemple pour sa capacité à contrôler l’épidémie.
Masques, gants et thermomètres dans les bureaux de vote
Pour voter, tous les électeurs devront porter un masque et leur température sera vérifiée par thermomètre laser à l’entrée des 14 300 bureaux de vote. Ensuite, une paire de gants sera mise à disposition de chacun à l’entrée de l’isoloir. Enfin, du gel hydroalcoolique sera disponible à la sortie.
Les personnes contaminées ont pu voter par correspondance ou pourront le faire dans des bureaux spécialement aménagés au sein des hôpitaux. Quant aux personnes en quarantaine à domicile, elles pourront se rendre aux urnes accompagnées d’un volontaire à des horaires spécialement aménagés.
Une campagne menée sur Internet
La campagne s’est passée dans le calme. Pas de grands meetings évidemment, pas de distribution de tracts sauf en tout petit comité, pas de défilés dans les rues. L’essentiel s’est déroulé sur Internet ou dans les médias. Le taux de participation s’annonce pourtant élevé : près de 30% de l’électorat a d’ailleurs déjà voté par anticipation. Qui plus est, pour la première fois, l’âge du droit de vote a été abaissé de 19 à 18 ans.
En temps normal, la campagne aurait porté sur les questions économiques, d’autant que la Corée du Sud voit sa croissance ralentir, ou bien sur les relations avec la Corée du Nord (le dossier est au point mort). Mais cette fois, les débats ont porté d’abord sur la gestion politique de l’épidémie.
Un dépistage massif et peu de morts
Cela devrait profiter au pouvoir en place, car après avoir été pris de court, au début, par l’explosion des cas venus de Chine, en particulier dans la ville de Daegu, le pouvoir du président Moon Jae In a ensuite réagi avec beaucoup d’efficacité. Le président a d’ailleurs vu sa côte de confiance remonter en flèche, à près de 55%. Moon Jae In peut être classé au centre gauche, et son mandat court encore pour deux ans. Sa formation qui arbore la couleur bleue, le parti démocrate, pourrait donc tirer profit de la popularité du président.
Il faut dire que les résultats sont là : seulement 220 morts dans ce pays de 51 millions d’habitants, et le nombre de nouveaux cas diminue. Seulement 27, ce lundi 13 avril, un record à la baisse. C’est le fruit d’un dépistage massif (plus de 527 000 tests effectués), d’un confinement sans faille dans les zones touchées, et d’un traçage numérique pointu des personnes contaminées. Pour le président Moon Jae In, maintenir ces élections, c’est aussi une façon de proclamer que la jeune et vive démocratie coréenne est plus forte qu’un virus.
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