: Infographies Trois graphes pour comprendre l'impact de l'épidémie de coronavirus sur l'économie
Quelque 500 000 emplois ont été supprimés au premier trimestre 2020, principalement dans l'intérim, selon les chiffres révélés par l'Insee jeudi.
"Je souhaite que l'activité et la croissance reprennent plus rapidement", a déclaré le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, jeudi 11 juin, sur LCI. Un espoir formulé alors que plus de 500 000 emplois ont été supprimés au premier trimestre 2020, en raison de la crise du coronavirus, selon l'estimation définitive de l'Insee publiée le même jour. De mauvais chiffres qui s'expliquent notamment par l'effondrement de l'intérim, sous l'effet du confinement, précise l'Institut national de la statistique et des études économiques. Décryptage en infographies.
L'emploi salarié chute de 2%
L'emploi salarié a dégringolé au cours des trois derniers mois. Durant le premier trimestre 2020, 502 400 postes ont été supprimés. Le nombre d'emploi salariés a donc chuté de 2% durant cette période, précise l'Insee. Une estimation encore plus pessimiste que celle provisoire publiée en mai, qui avait fait état de 453 800 emplois détruits sur le trimestre. Dans le détail, l'effondrement concerne presque exclusivement le secteur privé, avec 497 400 emplois en moins. La fonction publique est de son côté plus épargnée, mais perd tout de même 4 900 emplois.
La crise économique liée à l'épidémie de coronavirus va continuer à détruire des emplois, a prévenu Bruno Le Maire, mercredi, devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale. Le ministre de l'Economie a indiqué s'attendre à la suppression de 800 000 emplois au cours de l'année 2020.
L'emploi intérimaire s'effondre de 40%
Cette contraction de l'emploi salarié s'explique par un recul historique dans le secteur intérimaire. Entre la fin de l'année 2019 et la fin du premier trimestre 2020, le nombre d'emplois en intérim a chuté de 40,4%, comme le montre la courbe jaune ci-dessous. Plus de 318 000 emplois intérimaires ont ainsi été supprimés de début janvier à fin mars. A titre de comparaison, lors de la crise économique de 2008-2009, l'emploi intérimaire avait chuté de 13,9% au quatrième trimestre 2008.
La baisse enregistrée lors du premier trimestre 2020 n'épargne aucun secteur, comme l'illustre le graphique ci-dessous. Le secteur de la construction (en violet) a été le plus violemment touché : le nombre d'emplois intérimaires y a reculé de 60,5%. Dans l'industrie (en vert), la chute est de 40,7%. Enfin, dans le tertiaire (en bleu), il y avait 31% d'emplois en intérim en moins à la fin du mois mars, qu'à la fin de l'année 2019.
La restauration particulièrement touchée
Reste qu'en excluant l'effet de l'effondrement de l'intérim, l'emploi salarié a tout de même baissé de 0,7% au cours du premier trimestre 2020. Quelque 184 300 emplois ont ainsi été supprimés hors intérim. Si tous les secteurs sont touchés, certains le sont plus durement, comme l'illustre le graphique ci-dessous. C'est particulièrement le cas des services marchands, comme l'hébergement et la restauration (en bleu), où le nombre d'emplois a reculé de 4,4% – soit 150 300 emplois supprimés. Les services aux ménages (en orange) sont aussi fortement touchés et enregistrent une baisse de 2,8% de l'emploi. Outre les services marchands, l'emploi salarié, hors intérim, a par ailleurs décru dans le secteur de la construction (en mauve), une phénomène inédit depuis fin 2016. Quant à l'industrie (en vert clair), l’emploi y recule de 0,4%. Il s'agit de la première baisse depuis le premier trimestre 2017.
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