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Sénégal : le Covid-19 met un "coup d'arrêt à des années de progrès" dans la lutte contre l'excision

Les mutilations génitales féminines ainsi que les mariages d'enfants ont augmenté au Sénégal à cause de la pandémie.

Article rédigé par franceinfo - Nathanaël Charbonnier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Une jeune femme mime le rituel de l'excision, un couteau à la main, lors d'une réunion contre cette pratique, à Kolda (Sénégal) en 2002. (SEYLLOU DIALLO / AFP)

Près de 200 millions de femmes dans le monde sont concernées par l'excision. Une journée internationale, le 6 février, est consacrée à ce fléau qui a notamment cours en Asie, au Moyen-Orient ou encore au Sahel. Au Sénégal, 26% des femmes sont victimes de mutilations génitales féminines et la pratique revient à cause de la pandémie de Covid-19.

Pourtant, couper, coudre, mutiler le sexe des femmes sont des pratiques totalement interdites au Sénégal. Mais la culture et la tradition contournent volontiers la loi alors qu’aucun texte religieux n’évoque le sujet. Ces pratiques reviennent au galop. "Qui dit pandémie, dit fermeture des écoles et qui dit fermeture des écoles, dit jeunes filles à la maison dans les villages avec une augmentation des mariages", explique Camille Romain des Boscs, de l’association Vision du monde, qui travaille sur le sujet.

Augmentation des mariages d'enfants

La mutilation génitale fait partie de la préparation au mariage des jeunes filles. Selon Vision du monde, on observe 30% d’augmentation des mariages d’enfants au Sénégal à cause de la pandémie. "Ça vient mettre un coup d’arrêt à des années de progrès dans la lutte contre les mutilations génitales féminines", regrette Camille Romain des Boscs.

La crise économique pousse également les exciseuses à proposer leurs services pour gagner de l’argent dans les endroits où la pratique était pourtant en recul.

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