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"Excellents résultats" de Sanofi : les salariés vont "aussi bénéficier" de la hausse du dividende, assure le président de Sanofi France

Alors que Sanofi est critiquée pour son choix d'augmenter le dividende de ses actionnaires peu de temps après avoir annoncé la suppression d'un millier d'emplois, le président de Sanofi France, Olivier Bogillot, assure que les salariés seront aussi bénéficiaires de cette décision.

Article rédigé par franceinfo
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Usine Sanofi basée à Francfort, en Allemagne. (YANN SCHREIBER / AFP)

Sanofi enregistre en 2020 un bénéfice record de 12,3 milliards d'euros, soit une hausse de 340 % par rapport à 2019. Le groupe va verser 4 milliards d'euros de dividendes à ses actionnaires. De quoi relancer la polémique après l'annonce de la suppression d'un millier de postes en France dont 400 dans la recherche et le développement. "C'est une bonne nouvelle pour les salariés qui vont toucher une partie de ces résultats directement (...) Le dividende, ils vont aussi en bénéficier", a répondu sur franceinfo Olivier Bogillot, président de Sanofi France.

franceinfo : Les actionnaires passent-ils avant les salariés ?

C'est une bonne nouvelle d'avoir de bons résultats, c'est bien pour le groupe, pour l'économie française. Bercy a publié les chiffres des exportations françaises : la pharmacie est le seul secteur qui est positif sur les exportations et c'est en grande partie grâce à Sanofi. C'est une bonne nouvelle pour les salariés de Sanofi qui vont toucher une partie de ces résultats directement et puis pour les actionnaires et les investisseurs qui prennent des risques, qui viennent chez nous parce qu'ils ont confiance en nous.

Est-ce la bonne stratégie de réduire l'effectif et d'augmenter les dividendes ?

On augmente les dividendes pour montrer à ceux qui investissent chez nous qu'investir dans le long terme, cela a du sens. Quand vous investissez, vous voulez avoir un retour sur investissement et tout le monde le comprend. Même les petits actionnaires, épargnants veulent avoir un retour sur investissement. Quand vous investissez dans un groupe comme Sanofi, avoir un dividende c'est quelque chose de tout à faire normal. La réduction d'effectifs c'est un plan de départs volontaires. On laisse le choix aux gens. Ils lèvent la main et ils partent dans de très bonnes conditions. Pourquoi on fait ça ? Parce qu'on recentre nos équipes et nos investissements sur des médicaments très innovants. On ne peut pas nous reprocher de ne pas être innovant et lent, et en même temps, lorsqu'on fait des transformations pour être plus rapide, nous le reprocher aussi.

Quel est le rapport entre l'innovation et la réduction d'effectif ?

Le modèle de recherche change. Il faut avoir des gens qui sont concentrés là où c'est nécessaire. Donc les gens qui étaient sur les plateformes de recherche anciennes, aujourd'hui, ne sont plus nécessaires par rapport aux plateformes très innovantes. On a besoin d'avoir des gens qui sont concentrés sur des plateformes innovantes. Parfois il faut être moins nombreux et avoir des gens qui regardent vers l'extérieur. Le modèle de recherche n'est plus totalement en interne, il est aussi à l'extérieur. Il est nécessaire qu'on ait des chercheurs qui soient très focalisés, très spécialisés en interne, on en a, ils sont très bons notamment en cancérologie et sur les vaccins. Sanofi continuera malgré les réductions d'effectifs d'investir 2 milliards d'euros par an dans sa recherche et son développement en France.

Les syndicats demandent une augmentation générale des salaires. Allez-vous le faire ?

Sanofi, en 2020, au cœur de la crise, a donné une prime à 15 000 salariés sur 25 000 d'environ 1 500 euros. Nous avons ensuite augmenté les salaires des non-cadres. Sur les cadres, on a préféré valoriser la rémunération variable. Là, les résultats nous permettent d'augmenter la rémunération variable collective. 90 % des salariés de Sanofi sont actionnaires du groupe, donc le dividende, ils vont aussi en bénéficier. Compte tenu de la masse salariale, une augmentation collective dérive sur des chiffres extrêmement important et dans le contexte actuel on fait attention, donc on a préféré le variable.

Comment vivez-vous ces résultats et les critiques qui vous sont adressées, notamment sur les retards du vaccin anti-Covid ?

On a été les premiers déçus, on était censés arriver en juin, pas en fin d'année. On a remis le travail sur l'ouvrage. On lance notre étude de phase 2, on aura nos résultats au mois de mai, on pourra ensuite lancer notre étude de phase 3 pour être disponible en fin d'année. On lancera la production dès qu'on aura les résultats de phase 2. Dans le même temps, on a choisi de collaborer avec BioNtech dans un effort de solidarité. Nous allons mettre des usines à disposition en Allemagne. On va travailler pour mettre en place une nouvelle ligne dans notre usine. Une fois que tout cela sera prêt, on pourra libérer d'ici à la fin de l'année plus de 100 millions de doses.

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