Cet article date de plus de quatre ans.

En route vers Paris 2024. Pour le plaisir

Cécilia Berder, membre de l’équipe de France d’escrime, est en pleine sélection pour les JO de Tokyo, des Jeux aujourd'hui reportés à 2021. Elle nous fait vivre de l’intérieur le quotidien d’un athlète de haut niveau.

Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Margaux Rifkiss et Cécilia Berder lors du démonstration escrime à la Maison de la Radio en 2017. (HARRYS BIBILA)

Ma visite médicale pour la reprise sportive est validée. Mon retour au sein de l'INSEP est programmé au 2 juin avec l'ensemble du pôle escrime. Il va falloir être encore un peu patient.

D'autant plus que j'ai pu voir, à travers des photos, les collègues du judo ou de la natation reprendre. Évidemment, ça donne envie. Le plus marquant sur ces images reste le sourire sur le visage de tous ces athlètes. Même les judokas durant leur séance de fractionnée, habituellement redoutée par les sportifs, arboraient un visage rayonnant. Même les nageurs racontaient le bonheur de retrouver l'odeur du chlore.

Alors, je n'ai pas encore eu la chance de retrouver le poids de ma tenue d'escrimeuse et les fouets de lame sur le corps, mais ces semaines de privation ont remis au cœur du projet la notion de plaisir pure et simple.

"Ça m'a fait du bien"

Ma pratique d'escrimeuse est déjà guidée par le jeu, le plaisir et les feintes. Mais cette semaine, lors d'un footing anodin, où habituellement mes cuisses de sabreuse un peu trop développées ne me permettent pas d'apprécier pleinement la discipline, j'ai bien réalisé que cette course me rendait heureuse. Les chemins les plus classiques, un bois, un sous bois, un chemin de traverse... Ma créativité pour inventer des nouveaux sentiers tournait à plein régime. Tel un enfant qui venait d'apprendre à courir.

Lors de cette balade bucolique, j'ai croisé deux femmes d'une soixante d'années. Elles discutaient dans le bois de Vincennes et l'une a dit à l'autre : "j'ai fait mon sport pendant une heure hier avec internet, ça m'a fait du bien".

Continuer le challenge sportif dans la vie de demain

Le "ça m'a fait du bien" veut tout dire. Pendant ce confinement, on a été nombreux à découvrir, à se remettre ou à intensifier notre pratique sportive. Le sport a accompagné notre nouvelle vie bousculée, un peu comme un pilier qui venait combler le vide de ce temps libre inattendu.

Si cette nouvelle priorité nous évoque quelque chose, il n'en tient désormais qu'à nous de continuer ce challenge dans la vie de demain. À tous les nouveaux joggeurs que j'ai vu passer devant ma fenêtre durant ces semaines de confinement, j'espère pouvoir continuer à admirer vos progrès de coureur. À tous les youtubers d'un jour ou les plus experts, merci de m'avoir appris tant de postures qui piquent les muscles ou tant d'étirements qui dénouent le corps.

Les entreprises ont aussi un challenge à relever dans cette quête de plaisir sportif. Pour avoir des salariés épanouis et en meilleure santé, le sport doit trouver sa place dans des emplois du temps souvent très chargés. Le chanteur Herbert Léonard résume cela très bien : "Pour le plaisir, prendre le temps de temps en temps de refaire d'un homme un enfant et s'éblouir."

À regarder

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.