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"Deux semaines d'arrêt, c'est énorme" : le sport amateur dans la difficulté à cause du coronavirus

L'arrêt des compétitions pèse lourd dans les clubs de sport, autant sur le moral des joueurs et joueuses que sur le budget de ces petites associations.

Article rédigé par franceinfo - Simon Cardona, édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un enfant lors d'un entraînement de foot, à Saint-Priest (Rhône) (llustration). (JEFF PACHOUD / AFP)

C'est un message enregistré sur le répondeur téléphonique du club de foot du Racing Colombes (Hauts-de-Seine) : "La FFF suspend l'ensemble de ses compétitions, tournois, entraînements, de ligue et de district. Ils reprendront dès que les conditions sanitaires le permettront." Depuis plusieurs jours, les annulations des championnats de football, de rugby, des courses automobiles ou cyclistes se succèdent.

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On parle beaucoup des compétitions chez les sportifs professionnels, mais le sport amateur patît aussi énormément des mesures prises par le gouvernement, pour juguler l'épidémie de coronavirus Covid-19.

Le club de foot du Racing Colombes a donc, comme les autres, officiellement fermé ses portes. Pourtant, derrière son bureau de directrice administrative, Malory Richard a plein de choses à régler : "Il faut déjà prévenir l'ensemble des équipes de cette annulation des entraînement et des matchs. Ensuite, c'est la vie quotidienne d'un club, pour ceux qui sont bénévoles au bureau, il y a encore du travail à faire sur toute la partie organisationnelle malgré tout."

C'est une question de sécurité, mais on veut quand même jouer au foot, pour s'amuser, garder la forme.

Amdy, jeune footballeur

à franceinfo

Sur les terrains, il reste encore quelques irréductibles, comme Issa et Amdy qui se disputent le ballon au point de pénalty : "On essaie de prendre nos précautions, on ne se serre pas trop la main, on se les lave souvent", décrit Issa. Difficile pour ces jeunes de tout stopper. Son ami ajoute : "Je pense qu'on va organiser des choses." Le ministère des Sports a finalement autorisé les entraînements, mais demande aux organisateurs de ne pas dépasser les groupes de dix personnes.

De lourdes factures

Dans la ville d'à côté, le club de volleyball d'Asnières commence à faire les comptes : "10 000 euros, ça représente une très grosse somme pour une petite association et un petit club, dans une discipline comme le volley-ball", explique Saadicham, le secrétaire général. Un tiers du budget annuel dédié aux transports a été dépensé pour rien. "Sur le fonctionnement, on anticipe un peu sur les déplacements, on est obligé pour trouver les meilleurs tarifs au niveau du train. Donc on avait déjà réservé pour les gros déplacements", explique le responsable du club de volley.

Une pause forcée, qui va peser aussi sur le plan sportif, Mamhed Bel-Kasmi, l'entraîneur de l'équipe une, espère que ses joueurs vont rester sérieux : "Par exemple avec la Nationale 2, on a une séance de musculation une fois par semaine. Donc ça on va essayer de voir s'il n'y a pas un entretien à faire à la maison. Deux semaines d'arrêt, c'est énorme. On parle de sensation, de contact de balle, donc ce n'est pas facile."

Si la saison est définitivement arrêtée, le club pense à rembourser une partie des licences, au moins à ceux qui ont rejoint le club à la mi-saison cet hiver.

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