Eviter les rassemblements pour le football : "En étant avec des gens que l'on connaît, on diminue le risque", explique Jean-Paul Stahl
La ministre des Sports appelle à la responsabilité des supporters pour "éviter au maximum tout rassemblement dans la rue" lors des matchs des clubs français en Ligue des champions.
Après la qualification du Paris Saint-Germain mardi soir, l'Olympique lyonnais va tenter d'accéder à son tour à la finale de la Ligue des champions. Les Lyonnais devront battre le Bayern de Munich, mercredi 19 août à 21h à Lisbonne. Pour ce match et la finale, la ministre des Sports Roxana Maracineanu appelle les supporters à rester "chez eux" ou "avec leurs amis proches" pour "éviter au maximum tout rassemblement dans la rue" en raison de l'épidémie de Covid-19. "Elle a parfaitement raison, même si tout le monde peut le regretter, il faut choisir les priorités", affirme mercredi sur franceinfo Jean-Paul Stahl. Le professeur émérite de maladies infectieuses et tropicales au CHU de Grenoble explique qu'"en étant avec des gens que l'on connaît, dont on connaît les fréquentations, on diminue le risque" même si "le risque zéro n'existe pas".
franceinfo : La ministre a-t-elle raison de demander aux gens de rester chez eux ?
Jean-Paul Stahl : Elle à 100% raison. Le virus circule, tout le monde le sait. Il circule de plus en plus, il y a de plus en plus de cas dépistés, même si pour l'instant ça ne retentit pas sur le système hospitalier. On voit monter le nombre de cas, le nombre de cas hospitalisés, même si on peut les absorber pour l'instant, il n'y a pas d'inquiétude. Mais, on sait que les brassages de populations favorisent la dissémination du virus. Donc, elle a parfaitement raison, même si tout le monde peut le regretter. Il faut choisir les priorités.
Peut-on être sûr de côtoyer des gens non contaminés ?
Non, le risque zéro n'existe pas. On est vraiment dans la gestion de risque. On peut le diminuer, mais l'amener à zéro c'est impossible en ce moment. En étant avec des gens que l'on connaît, dont on connaît les fréquentations, on diminue le risque. Mais, il ne faut pas imaginer un risque zéro.
Si tout le monde est masqué dans un bar, le risque est-il réduit ?
Dans un bar, on se rend vite compte que le masque de la première minute est oublié dès la deuxième minute. C'est le contresens du rassemblement pour soutenir une équipe. Je ne crois pas une seule seconde que ce soit possible.
Etes-vous favorable à la généralisation du port du masque en extérieur ?
Oui, absolument. Le masque sert à protéger votre voisin, donc chacun se protège l'un l'autre. S'il y a des possibilités de croisement de populations denses et de stagnation des uns à côté des autres, le risque existe. Donc, dans ces circonstances le port du masque est absolument nécessaire.
Quels conseils donnez-vous aux supporters qui veulent se rassembler ?
De rester à distance les uns des autres, entre 1,50 m et 2 m. S'abstenir de crier pour soutenir l'équipe, mais c'est compliqué parce que c'est l'antithèse du supporter, et essayer de porter un masque. C'est idéal de rester chez soi. Le chant, le cri, sont des aérosols, autant de façon de propulser les gouttelettes au loin et de contaminer les personnes autour de nous.
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