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Déconfinement : limite de 15 élèves par classe, calendrier progressif... Comment vont fonctionner les écoles et les crèches à partir du 11 mai

Le Premier ministre a dévoilé, mardi à l'Assemblée nationale, le calendrier et les modalités de reprise du chemin de l'école prévus pour l'après confinement. 

Article rédigé par franceinfo
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Un enfant regarde le discours d'Edouard Philippe à l'Assemblée nationale, le 28 avril 2020.  (MAXIME FRAISSE / HANS LUCAS / AFP)

"La réouverture des écoles est nécessaire pour garantir la réussite éducative des élèves, notamment les plus vulnérables d'entre eux, dont la scolarité souffre terriblement." Voilà comment Edouard Philippe a justifié, devant la représentation nationale, la réouverture des écoles. Le Premier ministre a présenté, mardi 28 avril, dans un discours à l'Assemblée nationale, le plan national de déconfinement qui doit être mis en place après le 11 mai. Une annonce très attendue.

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Le chef de gouvernement a présenté un calendrier différent de celui avancé par le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, le 21 avril. "Ce qu'il faut prendre en compte, c'est ce qui a été dit par le Premier ministre. Ce qui a été annoncé avant, c'était des hypothèses", assure le ministère, contacté par franceinfo.

Outre le calendrier et les modalités de reprise, le Premier ministre a promis de "laisser un maximum de souplesse au terrain", assurant savoir que "les directeurs d'école, les parents d'élève, les collectivités locales trouveront ensemble, avec pragmatisme, les meilleures solutions". Invité de TF1, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a précisé, que l'objectif était que "chaque famille soit informée avant le 4 mai" sur ce qui attend ses enfants. Voici comment devrait fonctionner l'école à partir du 11 mai.

Une reprise différenciée selon les niveaux de classe

• Pour les crèches : les enfants pourront être accueillis par groupes de 10 au maximum "avec la possibilité d'accueillir plusieurs groupes de 10 enfants si l'espace le permet et si les conditions sont réunies pour que les groupes ne se croisent pas", a précisé le Premier ministre. Il faudra donc faire un choix entre ceux qui pourront être accueillis et les autres. Si l'Etat ne peut l'imposer à des gestionnaires privés, il recommande néanmoins de privilégier les enfants des couples qui ne peuvent faire du télétravail et ceux des familles monoparentales. "Les enfants des soignants et des professeurs devront également être prioritaires", a ajouté Edouard Philippe. 

• Pour les maternelles et les primaires. "Nous proposons une réouverture très progressive des maternelles et de l'école élémentaire à compter du 11 mai, partout sur le territoire, et sur la base du volontariat", a détaillé Edouard Philippe. Une annonce qui n'a pas convaincu Francette Popineau, co-secrétaire générale et porte-parole du SNUipp-FSU, premier syndicat d'enseignants du primaire. "Sur l'école primaire, on est peu prudent et pas du tout progressif puisqu'effectivement, il est dit que dès le 11 voire le 12, en tout cas, on serait prêt à repartir, a-t-elle fustigé auprès de franceinfo. C'est absolument impossible." Elle précise toutefois ne pas appeler ses collègues à ne pas reprendre le travail : "Pour l'instant, nous n'avons pas l'intention d'être dans ce bras de fer là." Contrairement à SUD Education qui appelle à un droit de retrait pour le 11 mai.

• Pour les collèges. Une semaine plus tard, ce sera au tour des collèges mais avec une reprise différenciée selon le niveau et les territoires. "A compter du 18 mai, mais seulement dans les départements où la circulation du virus est très faible, nous pourrons envisager d'ouvrir les collèges, en commençant par la 6e et la 5e", a ainsi déclaré le Premier ministre.

Questionné sur la rentrée des élèves de 4e et des 3e, le ministre de l'Education a indiqué y répondre "à la fin du mois de mai", soulignant que "ça ne veut pas dire que les élèves sont dans la nature", car l’enseignement à distance se poursuivra.

• Pour les lycées. L'ouverture des lycées n'est pas actée à ce stade et dépendra de l'évolution de l'épidémie. "Nous déciderons fin mai si nous pouvons rouvrir les lycées, en commençant par les lycées professionnels, début juin", a indiqué le chef du gouvernement. Interrogé sur la date de rentrée des lycéens, Jean-Michel Blanquer a déclaré : "Nous voulons faire l'évaluation à la fin du mois de mai. Il est possible qu’ils ne rentrent pas avant septembre."

Des "conditions sanitaires strictes" de reprise

Outre le calendrier, Edouard Philippe a précisé les modalités de reprise du chemin de l'école. Il a promis que les "classes rouvriront dans des conditions sanitaires strictes". Ainsi, les classes ne pourront pas accueillir plus de 15 élèves. Les gestes barrières devront être strictement respectés et des gels hydroalcooliques doivent être distribués.

Des conditions d'accueil qui laissent dubitatif Hubert Salaün, porte-parole de la Peep, fédération des parents d'élèves de l'enseignement public. "Je crois que de toute façon, on n'a pas le choix, souffle-t-il à franceinfo. Et quand on parle de 15, il y a des endroits dans lesquels ce sera 10, il y a des endroits dans lesquels ça pourra être éventuellement plus s'il y a des grandes salles, donc on est contraint. Il faut bien s'adapter." Il se montre toutefois plutôt positif : "Les annonces qui sont faites nous semblent quand même plutôt aller dans un sens d'une sécurité plus importante que ce qu'on pouvait imaginer à un moment."

Concernant les masques, "tous les enseignants et encadrants des établissements scolaires" en recevront. Ils devront les porter "quand ils ne pourront respecter les règles de distanciation". Dans les crèches, "le port du masque grand public sera obligatoire pour les professionnels de la petite enfance, puisque les règles de distanciation physique ne peuvent pas y être appliquées."

Le port du masque pour les enfants différencié selon l'âge

Pour les enfants, le port du masque diffère selon l'âge. Dans les crèches, il n'y en aura pas. Idem pour les classes de maternelle où il sera "prohibé". A l'école élémentaire, "compte tenu des risques de mauvais usage", "il n'est pas recommandé". Néanmoins, a indiqué Edouard Philippe,"l'Education nationale mettra des masques pédiatriques à disposition des directeurs d'école, pour les cas particuliers, par exemple si un enfant présente des symptômes, le temps que ses parents viennent le récupérer".

Concernant les collèges, des masques seront fournis aux élèves "qui n'auraient pas réussi à s'en procurer" et "qui peuvent en porter". 

La poursuite de la scolarité réorganisée

Tous les enfants ne pourront donc pas reprendre leur scolarité dès le début du déconfinement. Néanmoins, les élèves "devront pouvoir suivre une scolarité", a assuré Edouard Philippe. Cela se déroulera de trois manières : soit au sein de l'établissement scolaire, dans la limite des 15 élèves par classe, soit au sein de leur domicile via l'enseignement à distance, soit "en étude ou dans des locaux périscolaires mis à disposition par les collectivités territoriales, pour des activités de sport, santé, culture ou civisme".

Comment faire respecter la limite des 15 élèves par classe ? "C'est un cadre national qui est fixé mais avec beaucoup d'adaptations locales. Ca peut être un niveau qui vient une semaine et un autre niveau la semaine d'après", a expliqué le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer. Ce dernier a déclaré également vouloir développer avec les communes volontaires "un service d'accueil 'sport, santé, culture, civisme' pour accueillir le plus d'enfants possibles".

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