Déconfinement : le maire de Bordeaux veut imposer le port du masque dans les "lieux de grand passage"
Nicolas Florian demande à ce que le pouvoir soit juridiquement donné aux maires de le faire et annonce que tous ses administrés seront pourvus "gratuitement" en masques par la mairie.
Le maire de Bordeaux Nicolas Florian annonce jeudi 30 avril sur franceinfo qu'il va "identifier des lieux de grands passages" dans sa ville et, après le déconfinement le 11 mai, "prendre un arrêté" pour imposer le port du masque, alors que le gouvernement ne compte pas rendre le port du masque obligatoire dans les espaces publics.
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"Je vais identifier sur la ville des lieux de grand passage, (…) des grandes rues commerçantes et j'imposerai", par arrêté, sur certains lieux, le port du masque. "Pareil pour des lieux de service public, j'imposerai aux gens, dès lors qu'ils viendront dans le quartier, à l'état civil, à la mairie centrale, de porter le masque", déclare le maire de Bordeaux.
Nicolas Florian note que "le gouvernement nous a donné une orientation avec le masque obligatoire dans les transports en commun" et estime que "dès lors qu'on vous oblige à porter le masque dans un bus ou dans un tram, il paraît logique qu'on ait le même dispositif aux abords". En conséquence il va "prendre des dispositions" pour obliger le port du masques notamment "sur les stations de tram et les arrêts de bus". De la même façon, il "imagine mal la situation où, dans un commerce quel qu'il soit, un employé soit obligé de porter le masque et un client ne le soit pas".
Donner ce pouvoir aux maires serait l'"acte 3 de la décentralisation"
Alors que le Conseil d'État avait fait annuler un arrêté similaire du maire de Sceaux pendant le confinement, l'édile bordelais espère qu'il n'en sera pas fait de même avec son arrêté et demande même au gouvernement de donner ce pouvoir aux maires en appelant à "un acte 3 de la décentralisation". "Je pense que le gouvernement peut très bien, par voie législative ou par décret, nous donner les moyens à nous, les maires, qui sommes au cœur de la situation de crise que nous vivons et qui devons être les artisans du déconfinement". "Il faut aussi nous donner des moyens et nous sécuriser juridiquement pour pouvoir appliquer cette politique de reprise d'activité progressive du pays", insiste-t-il.
Nicolas Florian précise qu'il se sent "autorisé à prendre des mesures comme le port du masque obligatoire sur certains lieux de la ville pour deux raisons" : d'abord parce que la mairie "va fournir tous nos concitoyens à Bordeaux gratuitement" en masques, ensuite pour "ne pas mettre en danger leur santé". Il affirme être dans une "démarche pédagogique" et, même s'il rend le port du masque obligatoire, faire "confiance à l'esprit civique de mes habitants".
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