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Covid-19 : "Nous avons quatre ou cinq malades pour un lit disponible", alerte le chef d'un service de réanimation d'Île-de-France

"La situation a atteint un niveau de criticité extrêmement sévère", affirme sur franceinfo le Dr Djillali Annane, chef du service de réanimation à l'Hôpital Raymond Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine).

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un patient malade du Covid-19 est transporté par un brancardier dans un service de soins intensifs de l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis (Île-de-France), le 29 mars 2021. (THOMAS SAMSON / AFP)

"Il ne faut plus attendre pour de nouvelles mesures. Ce serait une erreur", a estimé mardi 30 mars sur franceinfo le Dr Djillali Annane, chef du service de réanimation à l'Hôpital Raymond Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine), alors que les services de réanimation des hôpitaux franciliens sont saturés face à l'épidémie de Covid-19 et que les soignants sont désormais contraints de prioriser certains patients par rapport à d’autres.

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"Nous attendons une prise de conscience qu'aujourd'hui, la situation a atteint un niveau de criticité extrêmement sévère", a déclaré Djillali Annane, qui explique que le taux de saturation dans les hôpitaux d’Île-de-France est de 130%. "On y est, à la saturation. Nous sommes confrontés dès maintenant à la priorisation. Ça veut dire que l'on a quatre ou cinq malades pour un lit disponible."

"Très clairement, il est impensable d'imaginer que dans une semaine, la tension sanitaire se soit réduite de façon significative."

Dr Djillali Annane

à franceinfo

Selon le médecin, "il ne faut plus attendre" pour prendre de nouvelles mesures. "Ce serait une erreur", a-t-il dit. "Il faut des décisions importantes et courageuses de la part du gouvernement, qui permettront d'arrêter ou de réduire considérablement la circulation du virus parce que c'est le seul moyen de sauver des vies."

"Au rythme de 30 000 ou 35 000 contaminations par jour, si on attend ne serait-ce que deux jours, cela veut dire 70 000 personnes supplémentaires qui se sont contaminées", a enfin expliqué le Dr Djillali Annane. "Environ 10% d'entre elles se retrouveront à l'hôpital et environ 5% d’entre elles iront en réanimation, avec une personne sur trois en réanimation qui va décéder. C'est ça, la réalité sur le terrain", a-t-il terminé.

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