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Covid-19 : les Dunkerquois divisés au sujet d'un possible reconfinement

De nouvelles restrictions sanitaires sont attendues dans la ville du Nord où le taux d'incidence est quatre fois plus élevé que la moyenne nationale. Entre sentiment de solitude, besoin de liberté et soucis d'efficacité à long terme, les habitants s'interrogent sur la pertinence d'un nouveau confinement.

Article rédigé par franceinfo - Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un homme marche devant l'hôpital central de Dunkerque (Nord), le 17 février 2021. (DENIS CHARLET / AFP)

Après Nice, Dunkerque va-t-elle devoir reconfiner les week-end ? Le ministre de la Santé se rend mercredi 24 février dans la ville du Nord où le nombre de contaminations au Covid-19 bat des records (plus de 900 cas pour 100 000 habitants soit quatre fois plus que la moyenne nationale), notamment à cause de la circulation du variant anglais. Le maire demande une semaine de dernière chance et veut plus de prévention pour éviter les regroupements mais les Dunkerquois ne sont pas forcément prêts à jouer le jeu.

Renoncer aux repas de famille

Dans la salle d'attente de son médecin, Éliane discute avec d'autres patientes. Beaucoup tombent malades du Covid-19 autour d'elle ces derniers jours. Elle préfère donc faire une croix sur les réunions de famille pour l'instant. "Normalement, je faisais un petit repas dimanche. On était neuf, donc je crois que je vais le décommander. On ne pourra pas, selon la situation, ce n'est peut être pas prudent."

"Plus de repas familiaux, les petits enfants qui ne peuvent plus venir... Ça commence un petit peu à peser, malgré tout. Pour nous plus âgés, c'est un petit peu désolant."

Eliane, Dunkerquoise

à franceinfo

Les plus jeunes, eux, se retrouvent pour jouer au foot dans les city stades [terrains multi-sports], peu importe l'épidémie, ils veulent profiter des vacances de février. Léo et ses amis ont besoin d'air. "On était partis pour jouer à cinq, mais il y a d'autres groupes de cinq qui viennent et ça fait un rassemblement, on se retrouve à 15 sur le terrain, raconte le jeune homme. Rester chez nous avec un temps comme ça... Pour ceux qui n'ont pas de jardin en appartement, c'est compliqué de profiter de dehors."

Des carnavals dans les hangars 

D'après ces jeunes, si c'est aussi compliqué à Dunkerque, c'est parce qu'il y a carnaval en ce moment. Beaucoup se retrouvent dans des hangars pour faire la fête."On se rejoint tous dans une maison et musique de carnaval, l'alcool, déguisés, la fête mais en journée. Les gens, ils veulent sortir de l'épidémie mais ils continuent à faire ces choses, c'est limite quoi", estime Léo.

Dans le stade d'à côté, malgré l'explosion des cas dans la ville, Luc Heidemann president, président du FCD Malo, un club de foot, vient d'avoir de nouveau le droit d'accueillir ses adhérents. "C'est bien, les jeunes, les éducateurs sont contents, mais quelque part, c'est un peu contradictoire avec la situation sanitaire actuelle."

"Pour moi, la meilleure solution serait de confiner tout le monde une bonne fois pour toutes deux ou trois semaines, et que tout le monde fasse vraiment l'effort parce que sinon, ça va continuer ad vitam aeternam cette histoire."

Luc Heidemann, président du FCD Malo

à franceinfo

Le ministre de la Santé doit dire s'il accepte cette fameuse semaine de la dernière chance proposée par le maire de la Ville ou s'il faut durcir les règles sanitaires comme sur la Côte d'Azur. 

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