Covid-19 : l'impossible deuil pour les familles de victimes
La France deviendra dans les prochains jour le quatrième pays en Europe à franchir le cap des 100 000 morts du Covid-19. Pour les familles des victimes, à la violence de la perte et au choc s'ajoute un deuil particulièrement difficile.
Lionel Petitpas, un habitant de Cormontreuil (Marne), n'a pas pu dire au revoir à son épouse, Joëlle, emportée à 66 ans par le Covid-19 en moins d'une semaine. Le 23 mars 2020, des ambulanciers viennent la chercher : elle a de la fièvre et le souffle court. "Ils ont emmené ma femme à l'hôpital sur une chaise roulante, ils l'ont chargée dans l'ambulance, (…) à travers la vitre elle m'a fait un petit coucou de la main. Je ne l'ai plus jamais revue, ni vivante ni défunte", confie ce dernier.
Il n'a pas eu le droit de voir le corps de son épouse. "Mon épouse, comme tous ceux qui sont morts du Covid, a été mise dans un sac poubelle de luxe, que l'hôpital appelle une housse mortuaire", ajoute-t-il. Lionel Petitpas a transformé sa douleur en combat, et écrit au président de la République, au Premier ministre et à des députés pour demander une journée de deuil national pour les victimes. Emmanuel Macron vient de lui apporter son soutien via son chef de cabinet.
Un deuil difficile
Le père de Julie Grasset est quant à lui décédé à 67 ans du coronavirus, en mars 2020. Il a été incinéré quelques heures après ; la jeune femme s'indigne par conséquent des conditions d'incinération trop rapides. "Je dénonce le silence et l'indifférence aussi de l'exécutif, face à des familles victimes notamment de la première vague qui ont le sentiment d'avoir essuyé les plâtres, qui sont terrassés par la douleur", explique cette dernière. Julie Grasset a créé une association avec d'autres familles et déposé plusieurs plaintes, notamment contre les pompes funèbres.
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