"On a de très nombreux regrets, mais qui n'aurait pas de regrets sur une crise aussi exceptionnelle ?", s'interroge Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, dimanche 31 juillet sur franceinfo. Alors que l'instance qu'il a présidée depuis le début de la pandémie va être remplacée par un nouveau comité dédié aux prochaines crises sanitaires, il revient sur les décisions prises par le Conseil scientifique, notamment celles concernant les Ehpad.>> Covid-19 : "Jamais je n'aurais cru que la crise durerait aussi longtemps", confie Jean-François Delfraissy, à la veille de la dissolution du Conseil scientifique"Au nom de la santé, en croyant bien faire, nous, tous, directeurs d'Ehpad, administrations, on a fait passer la santé avant l'humanité", déplore-t-il. Selon Jean-François Delfraissy, "l'ouverture des Ehpad a été complexe, variable d'un établissement à un autre", provoquant "des syndromes de glissement" chez des patients qui se sont laissés mourir faute de pouvoir voir leurs proches.Même s'il reconnait que "sur une crise exceptionnelle de ce type et en particulier sur la période de mars, avril, mai 2020", il fallait agir vite, il regrette l'absence de discussions avec les citoyens."On aurait pu, sur les écoles, sur les personnes âgées, s'appuyer sur l'avis des citoyens. Mais le politique n'a pas souhaité le faire" au niveau national."Jean-François Delfraissyà franceinfo"Il y aura de nouvelles vagues"Jean-François Delfraissy s'est dit convaincu que "l'intelligence humaine finira par dominer la capacité de ce virus", "cette vacherie", mais rappelle que "la pandémie n'est pas terminée". "Il y aura de nouvelles vagues, à l'automne, durant l'hiver 2022-2023, nous n'en avons pas terminé avec le Covid-19", prévient-il. Selon lui, "le virus reste présent avec une capacité à muter, à changer, il n'a pas fini son évolution et c'est ce qui explique la durée particulière de cette crise Covid".Toutefois, le professeur se dit confiant sur la façon de gérer la crise qui se poursuit. "On va faire en sorte que la réponse globale permette de vivre avec les variants", assure-t-il. Jean-François Delfraissy estime que par rapport à 2020, "où on ne savait rien", "maintenant, la science a beaucoup avancé, de façon même extraordinaire, on a les vaccins, les traitements, nous avons des outils différents et donc la globalité de la réponse est évidemment différente".