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Covid-19 : est-il encore temps (et utile) de se faire tester pour les fêtes de fin d'année ?

Article rédigé par franceinfo
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Un test antigénique pratiqué le 19 décembre 2020, à Paris.  (JEANNE FOURNEAU / HANS LUCAS / AFP)

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Les files d'attentes s'allongent devant les laboratoires et les pharmacies à l'approche de Noël. Les Français sont de plus en plus nombreux à vouloir se faire tester avant les fêtes de fin d'année, pour éviter de contaminer leurs proches retrouvés à l'occasion des réveillons. 

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Un Français sur trois envisageait, début décembre, de se faire tester, selon un sondage de la direction générale de la santé (DGS). Mais alors que les dates du 24 et 25 décembre approchent, est-il encore temps et utile d'effectuer un test RT-PCR ou un test antigénique ?

Aucune hésitation pour les symptomatiques et cas contacts

Le Conseil scientifique avait livré ses recommandations dans une "note d'éclairage" publiée mi-décembre. Plusieurs cas de figure se présentent. Si vous avez des symptômes évocateurs du Covid-19, une toux, de la fièvre, des maux de tête, des courbatures, il ne faut bien sûr pas hésiter à aller effectuer un test. Si "une personne est symptomatique dans la semaine précédant les jours du 24, 25, 31 décembre et 1er janvier""elle doit bénéficier d’un test de diagnostic et doit s’isoler, sans attendre le résultat du test", détaillait le Conseil scientifique. "Si le début des symptômes est récent, inférieur à trois jours, un test antigénique peut être réalisé. S'ils sont plus anciens (supérieur ou égal à quatre jours), il faut privilégier un test PCR", précisait-il.

Un test s'impose également si vous êtes cas contact. Si la mauvaise nouvelle tombe cette semaine, les fêtes risquent d'être compromises. Car vous devez vous isoler et réaliser un test, PCR ou antigénique, sept jours après l'exposition à risque. 

"Pas recommandés" en cas d'autoconfinement 

Entre ces deux cas de figure et les personnes qui prennent l'avion, l'afflux dans les laboratoires, les drives et les pharmacies est déjà important. Il devient de plus en plus compliqué à gérer avec tous les asymptomatiques qui veulent se rassurer avant Noël. "Il faut prioriser les patients qui ont des symptômes ou les cas contacts, après il faudra voir pour les autres", prévient sur franceinfo Gilles Bonnefond, le président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine.

"On préconise déjà une prise de rendez-vous pour éviter les files d'attente. Ensuite, nous poserons les bonnes questions pour prioriser."

Gilles Bonnefond, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine

à franceinfo

Ces tests par anticipation sont-ils efficaces ? Nous sommes lundi 21 décembre. Les autorités ont recommandé de s'autoconfiner à partir du 17 décembre, en ne mettant pas les enfants à l'école à compter de cette date, soit plus de sept jours avant le 24. Si vous avez rempli ces conditions et que vous n'avez pas de symptômes, "les tests virologiques (RT-PCR ou tests antigéniques) n’ont pas, ou peu, d’intérêt. Ils ne sont donc pas recommandés" par le Conseil scientifique. Autant ne pas engorger les laboratoires, pharmacies et cabinets des médecins qui réalisent des tests.

Des tests antigéniques pas assez fiables pour les asymptomatiques 

Si cet autoconfinement est plus récent ou inexistant "dans la semaine précédant les jours du 24, 25, 31 décembre et 1er janvier", "un test RT-PCR peut être réalisé, ou à défaut un test antigénique", recommande en revanche le Conseil scientifique. Cette option permet d'identifier des cas asymptomatiques et de casser les chaînes de transmission pendant les fêtes si le test revient positif.

Mais elle peut avoir un effet pervers. Un test négatif n'est pas un passeport d'immunité et ce, pour plusieurs raisons. Pour être efficace à près de 100%, il doit normalement être réalisé sept jours après une exposition à risque. Si vous êtes en deçà de ce délai, le résultat peut être faussé. 

Le risque de faux négatif est encore plus important si vous avez effectué un test antigénique, faute de place dans un laboratoire ou de crainte de ne pas recevoir votre résultat PCR à temps pour le 24, le 25, le 31 décembre ou le 1er janvier. Ces tests rapides sont plus fiables quand ils sont réalisés sur des patients symptomatiques (depuis moins de quatre jours). "Les pouvoirs publics veulent montrer à la population qu’ils sont en mesure de tester en déployant des tests antigéniques qui sont très mauvais chez les gens qui n’ont pas de symptômes", prévient dans Le Monde (article abonnés) Henry-Pierre Doermann, président de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS – biologistes) de Nouvelle-Aquitaine.

"On rate un positif sur deux avec ces tests, ce sont des bombes car les gens vont se croire non contagieux."

Henry-Pierre Doermann, président de l'URPS de Nouvelle-Aquitaine

dans "Le Monde"

Maintenir les gestes barrières dans tous les cas

"Le test antigénique n’a pas une sensibilité très bonne, de l’ordre de 50% des cas détectés. Il est très bien pour relever les cas positifs. Avant Noël, pourquoi pas. Mais ce n’est pas du tout une assurance, des patients positifs et non détectés risquent de repartir dans la nature. Les gens risquent d’être moins vigilants", abonde dans le quotidien Frédéric Laurent, responsable d'un centre de dépistage à Lyon (Rhône).

Un avis partagé par Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré, à Garches. Interrogé sur franceinfo, ce spécialiste recommande, comme tous les autres, de maintenir les gestes barrières, même en cas de résultat négatif. "Ce n'est pas cela qui va permettre de contrôler l'épidémie, mais bien le changement des attitudes qui va permettre de limiter les contacts et d'éviter de se contaminer", prévient-il. 

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