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Campagnes de tests contre le Covid-19 : un test négatif ne constitue pas un "totem d'immunité" avant les fêtes, répète un infectiologue

L'avertissement a été relayé par plusieurs médecins, inquiets que les Français testés négatifs se montrent imprudents. Selon le Dr Benjamin Davido, l'épidémie va "durer encore au moins tout l'hiver". 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une boîte de tests antigéniques pour le Covid-19 (illustration). (SOPHIE GLOTIN / RADIOFRANCE)

Les campagnes de tests massives contre le Covid-19 se poursuivent dans plusieurs villes de France à l'approche des fêtes. "Ce n'est pas cela qui va permettre de contrôler l'épidémie", avertit Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine). Un test négatif ne constitue pas un "totem d'immunité", avertit-il avant les repas de Noël et les réunions familiales liées aux fêtes de fin d'année. 

franceinfo : Que pensez-vous des campagnes de tests massives, menées par exemple à Charleville-Mézières dans les Ardennes ?

Benjamin Davido : Je fais partie de ceux qui pensent que cette campagne de tests n'apportera pas la solution, car elle n'est pas assez exhaustive. On peut être négatif à un instant T et positif le lendemain. On risque de se retrouver avec le phénomène de l'arroseur arrosé, des gens qui pensent avoir le 'totem de l'immunité' puisqu'ils sont négatifs et peuvent aller se contaminer durant les fêtes. Ce n'est pas cela qui va permettre de contrôler l'épidémie mais bien le changement des attitudes qui va permettre de limiter les contacts et d'éviter de se contaminer.

Pour les Français qui souhaitent tout de même être rassurés par ces tests PCR et antigéniques, conseillez-vous une date précise, un délai à respecter pour qu'une telle démarche soit efficace ?

Il n'y a pas de date idéale, cela dépend du type de tests. Sur les tests antigéniques, il faut être symptomatique. Si on est jeune, cela va être très aléatoire, on peut ne pas avoir de symptômes. Idéalement, il faut se faire tester [avec la méthode PCR] tous les huit jours. Vous comprendrez que ce n'est pas tenable, qu'il n'est pas question d'encombrer les laboratoires et d'en priver l'accès à des patients qui eux sont réellement malades. Toutefois, avec ces campagnes, on peut mieux identifier où se font les contaminations, à quel moment de la journée, pour avoir des chiffres plus précis et mieux se protéger. On va vivre avec le virus et ces campagnes ont le mérite de mieux comprendre comment il circule sur le territoire.

L'Italie se reconfinera lundi, tout comme l'Autriche, après le réveillon de Noël pour éviter le plus possible un rebond épidémique. Faut-il s'attendre à une troisième vague après les fêtes ?

On est le deuxième pays qui a le mieux géré après l'Irlande. Nous faisons partie des pays qui ont le mieux géré la pandémie, notamment la deuxième vague, en anticipant. Ce qui nous permet, et je l'espère durablement, de passer des fêtes de fin d'année dans des conditions acceptables. La décision est dure en Italie car elle est tardive. Ce n'est pas une fatalité, on a des leviers de pression face à ce virus, si on se met tous acteurs contre ce virus et qu'on essaye de le doubler, on peut le faire. Tout ceci nécessite finalement de l'anticipation. Après Noël, il faudra anticiper les vacances d'hiver en février. Nous ne sommes pas dans un rebond hospitalier, mais la menace est toujours là. Aujourd'hui, je suis à l'hôpital. Je vais accepter quelqu'un de moins de 40 ans qui fait un Covid, qui a besoin d'oxygène et qui est hospitalisé. Cela va durer encore au moins tout l'hiver, en attendant le vaccin, nous serons confrontés à d'autres situations mais il faut faire confiance aux Français dans cette période de fêtes.

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