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Covid-19 : des enseignants en grève pour protester contre un protocole sanitaire jugé inapplicable

Des grèves sont notamment observées dans des établissements du secondaire en Ile-de-France, à Roubaix (Nord) et à La Rochelle (Charente-Maritime).

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les enseigants du lycée Baudelaire, à Roubaix (Nord), ont lancé une grève pour une amélioration des conditions de travail en pleine épidémie de Covid-19, le 3 novembre 2020. (MAXPPP)

La colère monte dans les établissements scolaires. Alors que des élèves ont bloqué plusieurs lycées en France, mardi 3 novembre, pour protester contre des mesures sanitaires jugées insuffisantes, des enseignants appellent également à la grève. Outre un protocole sanitaire jugé inapplicable, certains professeurs dénoncent aussi l'impréparation de l'hommage rendu lundi à Samuel Paty.

En Ile-de-France, de nombreux mouvements de grève ont été organisés dans les établissements du secondaire depuis lundi, rapporte Le Parisien (article abonnés). "Entre l'assassinat de notre collègue et la crise sanitaire, nous sommes à bout de souffle", explique Grégory Thuizat, cosecrétaire départemental du syndicat Snes-FSU 93, au quotidien francilien. A La Rochelle (Charente-Maritime), des enseignants du lycée Vieljeux sont en grève mardi pour réclamer un système d'alternance par demi-groupe d'élèves, selon Sud-Ouest.

A Roubaix (Nord), les enseignants du collège et du lycée Baudelaire se sont également mis en grève mardi, réclamant "des effectifs réduits" d'élèves, des "moyens pour que l'aération, la limitation du brassage et le nettoyage renforcé soient effectifs" et des masques chirurgicaux pour professeurs et élèves. 

Demi-groupes, réorganisation de la cantine…

Plusieurs syndicats plaident depuis des semaines pour un renforcement des règles ainsi que l'accueil des élèves en effectifs réduits, via un système de rotation, et ont déposé des préavis de grève. "C'est inacceptable qu'on ait fait la rentrée dans les mêmes conditions sanitaires qu'au mois de septembre, alors que le virus circulait beaucoup moins alors", a dénoncé Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, auprès de l'AFP. Son organisation demande en urgence "le passage à des demi-groupes", la "réorganisation de la demi-pension", le "recrutement d'agents pour nettoyer davantage les salles" et une "réflexion pour renforcer l'aération".

De son côté, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, s'est inquiétée des difficultés à suivre le protocole sanitaire dans les "dizaines de lycées surpeuplés" de sa région. Le conseil régional des Hauts-de-France a, lui, demandé une "révision" du protocole, "au constat qu'il ne peut pas être appliqué" dans les gros établissements.

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait estimé dimanche, dans une interview au Journal du dimanche (article abonnés), "possible" que les lycées referment si les mesures prises ces derniers jours pour freiner l'épidémie ne s'avèrent pas "suffisamment efficaces".

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