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Covid-19 : comment les résidents des Ehpad vont pouvoir "retrouver une vie sociale"

Le gouvernement a annoncé un assouplissement des restrictions dans les Ehpad. Ce nouveau protocole sanitaire entre en vigueur dès le samedi 13 mars.

Article rédigé par franceinfo
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  (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

C'est une "première phase d'assouplissement". La ministre chargée de l'Autonomie a annoncé, vendredi 12 mars, un allègement du protocole sanitaire mis en place dans les Ehpad pour lutter contre le Covid-19. "Les résidents vaccinés vont pouvoir retrouver une vie sociale", s'est félicitée Brigitte Bourguignon dans un entretien au Parisien.

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Sorties avec ou sans période d'isolement, reprise des activités collectives, suppression des parois en plastique lors des visites... Franceinfo fait le point sur les nouvelles préconisations dans ces établissements.

Les sorties à nouveau possibles

Le nouveau protocole applicable dans les Ehpad permet aux résidents de sortir pour voir leurs proches, dès le samedi 13 mars. "Quel que soit leur statut vaccinal et immunitaire, [ils] doivent retrouver les mêmes droits que le reste de la population, comme la possibilité de voir leurs proches, à l'extérieur ou à l'intérieur de l'établissement", a expliqué Brigitte Bourguignon dans un communiqué.

Les résidents vaccinés (c'est-à-dire ceux qui ont reçu deux injections il y a plus de 15 jours) "pourront se rendre chez leurs proches, sans se faire tester avant et après et s'isoler sept jours dans leurs chambres", précise la ministre dans Le Parisien. Et de rappeler que "87% [des résidents en Ehpad] ont reçu une première dose, 62% les deux et 50% bénéficient d'une couverture maximale". 

Les personnes âgées non vaccinées seront elles aussi autorisées à sortir. Ces résidents devront toutefois respecter le précédent protocole : ils devront ainsi se faire tester et s'isoler durant sept jours à leur retour.

"Certains n'ont pas pu recevoir de doses parce qu'ils étaient souffrants au moment de la campagne ou parce qu'il y avait un cluster dans leur établissement. Ce n'est souvent pas volontaire, on ne peut donc pas introduire une discrimination, ce serait une double peine."

Brigitte Bourguignon, ministre déléguée en charge de l'Autonomie

dans "Le Parisien"

Selon la ministre, c'est "la seule distinction" entre résidents vaccinés et non vaccinés. "Il est hors de question d'exclure [ces derniers] des activités dans les Ehpad. Il serait inhumain de dire : 'Tu n'es pas vacciné, tu restes dans ta chambre'", ajoute Brigitte Bourguignon dans les colonnes du Parisien.

Les activités collectives réautorisées

Les conditions de vie et de visite à l'intérieur des Ehpad sont, elles aussi, assouplies. "Maintenant qu'elles sont protégées [par le vaccin], les personnes âgées veulent pouvoir toucher leurs enfants, les prendre dans les bras, leur parler sans barrière... Elles ont besoin de retrouver une vie plus normale et je vais les y aider !" promet Brigitte Bourguignon. Les activités collectives seront à nouveau autorisées, tout comme les visites des familles dans les chambres.

"Beaucoup m'ont dit : 'Ma mère, mon père est sourd, je suis obligé de hurler dans un salon'. Ils en souffrent beaucoup. Leur redonner ces moments d'intimité est primordial."

Brigitte Bourguignon

dans "Le Parisien"

La ministre demande également la suppression des parois en Plexiglas, qui "posent problème, surtout aux personnes avec des troubles cognitifs qui ont besoin de toucher, d'avoir un contact humain pour se repérer". Les seniors "ont perdu les repères de leur domicile, de leurs habitudes, de leurs voisins, alors si en plus elles doivent voir leur propre famille derrière un plastique, ce n'est pas possible", souligne Brigitte Bourguignon.

La situation réévaluée tous les 15 jours

Cet assouplissement n'est qu'une "première phase", prévient toutefois la ministre, alors que le Haut Conseil de la santé publique s'est opposé à un allègement des mesures dans les Ehpad. "On reste très prudent", assure-t-elle, ajoutant que "ces recommandations pourront être adaptées". "Tous les quinze jours, nous ferons un bilan, avec les fédérations et les acteurs, pour savoir si [cet assouplissement] est perçu comme trop souple ou trop rigide, poursuit-elle. Certains établissements n'ont pas attendu pour alléger les règles mais il est important de leur donner un cadre. Certains le demandent, ils ont besoin d'être sécurisés."

Chaque direction d'établissement doit élaborer ces mesures d'assouplissement, selon la situation épidémique locale et l'avancement de la campagne vaccinale, en lien avec l'Agence régionale de santé. Le ministère des Solidarités et de la Santé précise en outre à France Bleu que "les sorties dans la famille ne sont pas autorisées dans les zones où un confinement local est en vigueur sauf dérogations exceptionnelles".

Les mesures sanitaires plus générales continueront évidemment de s'appliquer. Et le ministère de citer : "gestes barrières, isolement des cas contacts pendant 7 jours, isolement des cas confirmés pendant 10 jours, dépistage régulier des résidents et des professionnels". Les visiteurs doivent présenter un test négatif de moins de 72 heures et les résidents devront se faire tester après une visite, ajoute France Bleu. Enfin, l'assouplissement des restrictions "doit être remis en cause dès la présence d’un cas confirmé au sein de l’établissement".

Les soignants appelés à se faire vacciner

Dans Le Parisien, la ministre en charge de l'Autonomie relève "qu'il reste de gros efforts à faire" sur la vaccination des soignants. "Dans certains établissements, 50% des soignants sont vaccinés, dans d'autres, seulement 19%, ce n'est pas tolérable", regrette-t-elle, appelant ces professionnels à leur "responsabilité".

"Si j'aime mieux inciter qu'obliger, la vaccination relève de l'acte citoyen que l'on doit presque aux personnes avec qui l'on vit."

Brigitte Bourguignon, ministre déléguée en charge de l'Autonomie

dans "Le Parisien"

"C'est paradoxal, le personnel a parfois choisi de s'enfermer avec les résidents lors de la première vague par peur que le virus n'entre dans l'Ehpad et aujourd'hui, ils refusent le vaccin. Il y a de la peur, engendrée par les réseaux sociaux, et on préfère relever le moindre petit incident alors que 4 millions ont déjà reçu au moins une première dose, c'est incroyable", déplore-t-elle. Pour tenter de convaincre ces soignants, la ministre Brigitte Bourguignon compte sur les directions d'établissement chargées par l'exécutif de "persuader" et d'"expliquer"

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