Covid-19 : ce que l'on sait du Paxlovid, le traitement de Pfizer qui sera disponible en France fin janvier
Le traitement du laboratoire américain doit être pris deux fois par jour pendant cinq jours, dès le diagnostic et dans les cinq jours après l'apparition des symptômes.
Une nouvelle arme contre la pandémie. Le traitement antiviral Paxlovid, créé par le laboratoire américain Pfizer, doit bientôt arriver en France. Ces comprimés permettent de réduire drastiquement le risque d'hospitalisation et de décès pour les personnes atteintes du Covid-19. Voici ce que l'on sait de ce nouveau traitement prometteur.
Un traitement antiviral créé spécifiquement contre le Sars-CoV-2
Le Paxlovid est un antiviral : il agit en diminuant la capacité du virus à se répliquer, freinant ainsi la maladie. Il représente un complément aux vaccins pour protéger du Covid-19. Contrairement à ses concurrents, le traitement de Pfizer n'a pas été réadapté à partir d'un autre médicament, mais développé spécifiquement contre le Sars-CoV-2. Il s'agit d'une nouvelle molécule baptisée nirmatrelvir (ou PF-07321332).
Le traitement est administré sous forme de deux comprimés de nirmatrelvir et un comprimé de ritonavir, un antirétroviral déjà utilisé contre le VIH. Facile à administrer, il doit être pris deux fois par jour pendant cinq jours, dès le diagnostic et dans les cinq jours après l'apparition des symptômes.
Une efficacité de 89% contre les hospitalisations et les décès
Début novembre, Pfizer a annoncé les premiers résultats (lien en anglais) très positifs de son médicament anti-Covid. Chez les adultes présentant un risque élevé de développer une forme grave de la maladie, le Paxlovid s'est révélé efficace à 89% pour prévenir les hospitalisations et les décès, selon les résultats intermédiaires d'essais cliniques.
Les premiers résultats de Pfizer sont fondés sur des essais cliniques réalisés sur un peu plus de 1 200 adultes ayant contracté le Covid-19 et présentant un risque de développer une forme grave.
Des contre-indications et des effets secondaires
Le traitement de Pfizer n'est pas recommandé pendant la grossesse et chez les personnes susceptibles de tomber enceintes, a précisé l'Agence européenne du médicament dans un communiqué, le 16 décembre 2021. L'allaitement devrait aussi être interrompu lors de la prise du traitement. Enfin, les effets secondaires les plus courants sont une perturbation du goût, une diarrhée et des nausées.
Un traitement disponible en France fin janvier
Le Paxlovid devrait bientôt arriver dans les pharmacies françaises. "Nous attendons deux déploiements" de médicaments "d'ici à la fin de ce mois", a déclaré Olivier Véran, le 10 janvier au Sénat. Le ministre de la Santé évoquait alors le Paxlovid mais aussi le traitement développé par GSK, le sotrovimab, administré, lui, à l'hôpital.
En décembre, l'Agence européenne du médicament avait approuvé l'utilisation en cas d'urgence dans l'Union européenne du traitement de Pfizer. Et ce, même si, pour l'heure, ces comprimés n'ont pas encore reçu une autorisation complète de mise sur le marché. L'avis définitif du régulateur européen est attendu dans les prochaines semaines.
Une commande de 20 millions de traitements aux Etats-Unis
Les Etats-Unis doublent la mise. Début janvier, le gouvernement américain a annoncé qu'il allait doubler, à 20 millions contre 10 millions précédemment, sa commande de Paxlovid. "Nous avons déjà passé la plus importante commande au monde, et désormais je la double", a précisé Joe Biden. L'exécutif américain avait déboursé 5,29 milliards de dollars pour sa commande initiale de 10 millions de traitements. Quelque 250 000 traitements doivent être disponibles dans le pays dès le mois de janvier, selon Joe Biden.
Des comprimés en partie fabriqués en France
Le Paxlovid sera en partie made in France, avec une fabrication prévue à Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques. "Nous avons annoncé un grand plan d'investissement en France, 520 millions d'euros sur cinq ans", a déclaré le directeur général de Pfizer, Albert Bourla, sur BFMTV, lundi 17 janvier. "La plus grande partie de cet investissement sera allouée à un partenariat avec l'entreprise Novasep à Mourenx pour produire l'ingrédient pharmaceutique actif de ce médicament pour le monde entier."
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