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Coronavirus : le président de la SPA "vraiment content" que les adoptions d'animaux puissent reprendre malgré le confinement

Les adoptants devront choisir l'animal à distance et le rendez-vous en refuge se fera sans contact avec les salariés et bénévoles.

Article rédigé par franceinfo
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Tout animal adopté aura été mis en quarantaine quelque temps puis toiletté, pour être certain qu'il ne soit pas porteur passif du coronavirus. (CORINNE FUGLER / FRANCE-BLEU ALSACE (+ FB ELSASS))

Jacques-Charles Fombonne, le président bénévole de la Société protectrice des animaux (SPA) se dit "vraiment content", sur franceinfo samedi 11 avril, d'avoir obtenu l'autorisation des adoptions d'animaux en respectant un processus sans contact entre humains. Cette procédure vise à désengorger les refuges et à faire de la place pour les animaux actuellement en fourrière et qui risquaient l'euthanasie. Le confinement n'a pas causé de vague d'abandons, précise le président.

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franceinfo : Vous demandiez l'autorisation des adoptions d'animaux, vous avez donc été entendu par le gouvernement, comment réagissez-vous ?

Jacques-Charles Fombonne : Très bien, j'ai eu ce matin l'excellente surprise d'un appel personnel de Monsieur Castaner pour me dire que la proposition que nous avions faite d'un "process" d'adoption modernisé et simplifié, et mis au jour du confinement, avait été acceptée. On est vraiment content. Si nous avions été dans le cas de ne plus pouvoir prendre les animaux qui sortaient des fourrières, nous aurions été obligés de les laisser en fourrière, et ils auraient été euthanasiés. On va faire une partie de la procédure par Internet, c'est-à-dire qu'au lieu de venir dans le refuge pour choisir un animal, on va le choisir sur photo ou vidéo, puis on aura un rendez-vous auprès du refuge. Le rendez-vous se fera sans contact entre les salariés, les bénévoles et l'adoptant. En revanche, on va lui présenter l'animal. Précédemment, nous lui auront fait remplir le questionnaire très détaillé que nous demandons systématiquement dans les adoptions pour être sûr des motivations de la personne. Et puis, si tout va bien, on va lui remettre un animal qui aura été mis en quarantaine quelque temps puis toiletté, pour être certain qu'il ne soit pas porteur passif d'un virus quelconque.

Ne craignez-vous pas de voir certaines familles adopter un chien, par exemple, uniquement pour avoir une excuse dans le but de sortir en cette période de confinement ?

Il faut avoir confiance en la bonne volonté des gens. Nous sommes des professionnels, le questionnaire que nous ferons remplir aux gens nous permettra de détecter assez précisément leurs motivations. Ensuite, s'il y a effectivement des gens qui prennent les animaux de façon circonstanciée, ça nous permettra déjà de faire une place et donc de prendre un autre animal en fourrière, le sauvant ainsi de l'euthanasie. Et puis, entre ce petit risque d'avoir des gens qui prennent des animaux alors qu'ils n'en ont pas forcément envie et la certitude de les voir euthanasiés si on ne peut pas les prendre dans nos refuges, mon choix a été très rapidement fait.

Constatez-vous une recrudescence des abandons d'animaux depuis le confinement ?

On a eu très peur il y a trois semaines, quand des imbéciles se sont crus autorisés à diffuser sur les réseaux sociaux une affirmation selon laquelle les animaux pouvaient transmettre le virus. On sait évidemment qu'il n'en est rien. Les gens ont réagi de façon pondérée, de façon intelligente, on n'a pas eu d'augmentation des abandons. Il y a peut-être même un tout petit peu moins d'animaux perdus, peut-être tout simplement parce qu'ils sortent moins et ils ont moins tendance à se sauver et aller à battre la campagne.

Combien d'animaux accueillez-vous tous les mois en France ?

Pour les 55 refuges de la SPA, c'est 46 000 animaux l'an dernier, soit un flux entrant et sortant d'environ 3 600 par mois. Et vous comprenez bien qu'à partir du moment où depuis le confinement, nous continuons à prendre les animaux dans les fourrières et où on ne peut en faire adopter aucun, la saturation aurait été extrêmement rapide. C'est pour cela que  j'avais lancé cet appel la semaine dernière.

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