Coronavirus : la Commission européenne planche sur un "fonds" de relance "gigantesque" qui pourrait se situer "entre 1 000 et 2 000 milliards d’euros", indique Thierry Breton
Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, a évoqué sur franceinfo mardi le fonds de relance de l'économie européenne sur lequel travaille actuellement la Commission européenne.
La Commission de Bruxelles planche actuellement sur un "fonds" de relance "gigantesque" de l’économie européenne, durement touchée par la crise du coronavirus Covid-19, qui "devrait se situer entre 1 000 et 2 000 milliards d’euros", a expliqué mardi 5 mai sur franceinfo Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur.
"C’est en gros 10% du PNB [produit national brut] américain, chinois mais aussi européen qu’il faut mettre sur la table", a-t-il expliqué. "On a déjà sécurisé 540 milliards d’euros avec les dernières décisions de l’Eurogroupe [réunion des ministres des Finances des États membres de la zone euro]. 10% du PNB européen, c’est 1 600 milliards d’euros, donc il faut rajouter, en gros, 1 200, 1 300, 1 400, pour arriver à ces 1 600 milliards", a-t-il précisé.
"Il y avait, il y a encore quelques jours, des interrogations sur la nécessité de ce fonds de relance", a reconnu Thierry Breton, notamment de la part des pays du nord de l’Europe qui refusaient de mettre la main à la poche. "On les a convaincus et c’est une très grande avancée", a-t-il affirmé, car il y a urgence.
Nous avons des pans entiers de notre industrie qui sont à l’arrêt, c’est-à-dire pour beaucoup d’entre eux 0% de chiffre d’affaires, c’est du jamais vu dans l’histoire récente.
Thierry Bretonà franceinfo
"La priorité absolue" est donc "de faire en sorte que nous puissions aider l’ensemble de ces activités et en particulier les PME". Mais "pour beaucoup de ces activités, ce ne sont pas des prêts qu’il faut faire, ce sont des subventions pour passer cette période", a-t-il expliqué. "C’est tout l’objet du plan de relance sur lequel nous travaillons."
"Les industries seront sauvées"
L’industrie automobile fait ainsi partie de ces "secteurs les plus touchés", avec une chute des ventes de véhicules de l’ordre de "88%" dans l’Union européenne "sur le seul mois de mars", a rappelé Thierry Breton. L’enjeu est donc colossal pour cette industrie qui représente environ 40 millions d’emplois directs ou indirects. "Nous sommes en train d’agir massivement, les industries seront sauvées", a promis le commissaire européen au Marché intérieur, qui souhaite également "utiliser cette période tellement inédite pour accélérer des tendances que l’on voyait déjà" et "permettre à un certain nombre de secteurs industriels, dont l’automobile, de se réinventer, se redéployer vers une économie plus verte", en "accélérant" notamment "les véhicules électriques" ou "l’hydrogène".
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