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Coronavirus : la baisse du nombre de contaminations, "c’est l’impact positif du confinement qui se traduit enfin", se félicite un épidémiologiste

Mais attention "au relâchement" qui "conduirait à inverser la tendance", prévient Daniel Lévy-Bruhl, responsable de l’unité "infections respirations et vaccinations" à Santé Publique France.

Article rédigé par franceinfo
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Moins de consultations, moins d'hospitalisations... mais il faut rester prudent, appelle Daniel Lévy-Bruhl, responsable de l’unité "infections respirations et vaccinations" à Santé Publique France (illustration). (LUC NOBOUT / MAXPPP)

Les derniers chiffres de Santé Publique France sur l'épidémie de coronavirus montrent une diminution des consultations chez le médecin et des nouvelles hospitalisations. "C’est le fruit de l’effort de toute la population, c’est l’impact positif du confinement qui se traduit enfin", a réagi vendredi 9 avril au matin sur franceinfo l’épidémiologiste Daniel Lévy-Bruhl, responsable de l’unité "infections respirations et vaccinations" à Santé Publique France.

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Mais attention au relâchement "qui conduirait à inverser la tendance" selon lui. Ces "chiffres encourageants doivent continuer à renforcer la mobilisation et la motivation pour le confinement", a-t-il ajouté.

franceinfo : Sommes-nous face à une baisse des contaminations ?

Daniel Lévy-Bruhl : Quelques bonnes nouvelles avec une diminution du nombre de personnes qui ont consulté un médecin la semaine dernière. On observe également une diminution des personnes qui se sont fait nouvellement hospitaliser ou qui ont été admises en réanimation ces derniers jours par rapport à ce qu’on observait fin mars.

Néanmoins il faut garder à l’esprit que la situation reste tout à fait critique. 30 000 personnes sont encore hospitalisées, dont 7 100 dans des services de réanimation. 

Daniel Lévy-Bruhl, épidémiologiste à Santé Publique France 

à franceinfo

Et bien entendu, tout l’enjeu, c’est de ne pas continuer à voir augmenter ce chiffre puisque nous sommes proches de la saturation dans les services de réanimation.

Est-ce que ce qu’on vient d’évoquer ensemble, ce sont selon vous, les premiers effets du confinement ou est-ce encore trop tôt pour le dire ?

Effectivement, on peut affirmer que c’est le fruit de l’effort de toute la population, que c’est l’impact positif du confinement qui se traduit enfin par ces chiffres. Alors, bien entendu, il faut interpréter ces chiffres de la bonne façon. Pour nous, ces chiffres encourageants doivent continuer à renforcer la mobilisation et la motivation pour le confinement, le fait que ça marche est un atout supplémentaire pour continuer les efforts de chacun. Parce que tout relâchement aujourd’hui conduirait à inverser la tendance et à voir reprendre jour à jour l'ascension du nombre de malades, du nombre de gens en réanimation. Et cela, ce n’est pas possible car nous sommes au bord de la saturation.

Certaines régions sont déjà saturées, celles touchées en premier comme la Picardie ou le Grand Est. Sont-elles sorties d’affaire ?

Le Grand Est n’est pas encore sorti d’affaire. Mais ce qu’on observe, c’est bien sûr un reflux d’autant plus marqué que les régions sont entrées précocement dans l’épidémie. Mais on a toujours cette différence entre, disons, grossièrement, la partie "est" encore très touchée et la partie "ouest" de la France qui a été touchée tardivement et dans laquelle le pic n’a pas encore été atteint. On espère qu’on l’atteindra rapidement et qu’on verra une défervescence dans toutes les régions.

Lors du précédent bilan de Santé Publique France le 2 avril, on apprenait que 90% des patients décédés à l’hôpital avaient plus de 65 ans et présentaient une autre pathologie. Cette tendance a-t-elle évolué ?

Ce qu’on observe, c’est que la moyenne d’âge des personnes décédées du Covid- 19 est d’environ 83 ans. Les deux tiers de ces sujets décédés avaient une maladie chronique avant d’être infectés, maladies cardiaques, hypertension artérielle, diabète ou maladies pulmonaires. On reste donc avec ce constat que la très grande majorité des gens qui vont faire des cas graves et qui vont décéder du Covid-19 sont des personnes âgées et qui ont des maladies chroniques. 

Néanmoins, dans une très faible proportion des cas, le Covid-19 peut également tuer des sujets de moins de 65 ans sans maladie chronique. Environ 3% des décès correspondent à cette catégorie de personnes.

Daniel Lévy-Bruhl

à franceinfo

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