Cet article date de plus de quatre ans.

Coronavirus : il risque d'y avoir "une légère augmentation des prix de l'électricité" en août prochain, prévient Engie

Le conseil d'administration du groupe a par ailleurs décidé de ne pas verser de dividendes à ses actionnaires.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Avec la baisse générale de l'activité en France liée à l'épidémie de coronavirus, 20% des salariés d'Engie sont en chômage partiel. (ERIC PIERMONT / AFP)

La directrice générale par intérim d'Engie, Claire Waysand, prévient, jeudi 16 avril sur franceinfo, qu'il risque d'y avoir "une légère augmentation des prix de l'électricité" pour les clients aux tarifs réglementés d'EDF en août prochain, lors de la décision des tarifs annuels, en raison de la baisse de la consommation d'électricité par les entreprises pendant le confinement pour enrayer la pandémie de coronavirus. Les 5 millions et demi de clients d'Engie bénéficiant de prix fixes ne seront pas concernés. 

>> Coronavirus : suivez en direct toutes les informations sur la pandémie de Covid-19

franceinfo : La consommation d'énergie des entreprises baissent pendant le confinement. Comment avez-vous organisé le travail à Engie ?

Claire WaysandEngie, c'est 170 000 salariés, la plupart en Europe (80%), 75 000 salariés en France, mais c'est une entreprise qui est présente sur tous les continents. On a trois priorités. La première priorité est essentielle, c'est d'assurer la sécurité de nos salariés et de leur famille. Tous ceux qui peuvent télétravailler télétravaillent et pour tous ceux qui sont sur le terrain, on assure leur sécurité. Si on n'est pas sûr, on n'y va pas. On a du chômage partiel en France à hauteur de 20% parce qu'une partie de nos activités sont affectées par la baisse de l'activité économique plus large. Notre deuxième priorité, c'est évidemment d'assurer la continuité des activités nécessaires partout où nous le pouvons. Ces activités nécessaires, c'est la fourniture de gaz, d'électricité, c'est le dépannage chez les particuliers - depuis le début de la crise, on a fait 40.000 dépannages chez les particuliers - c'est la fourniture de services à des infrastructures essentielles.

Les tarifs de l'électricité risquent-ils d'augmenter après la crise ?

Les prix réglementés sont fixés sur la base d'une formule, ils sont fixés chaque année au mois d'août, et ce qui devrait se passer au mois d'août prochain, c'est une légère augmentation des prix de l'électricité. Pour ce qui est de nos clients, la plupart d'entre eux souscrivent à des offres à prix fixe. Ceux-là ne devraient pas voir leurs prix d'électricité évoluer.

La reprise de l'activité après le confinement doit-elle prendre en compte la pandémie ? Le fonctionnement des entreprises doit-il changer ?

La reprise de l'activité, il faut évidemment qu'elle prenne en compte les enseignements de la crise du covid-19. Pour moi, il y a deux enseignements dans cette crise du coronavirus. La première, c'est que nous sommes interdépendants au niveau mondial. On voit que ce qui s'est passé dans un pays à l'origine a un impact sur l'ensemble de la planète. Et puis, le deuxième enseignement, c'est que l'homme est une espèce vulnérable. Alors quelque part, ce qu'on est en train de vivre avec la crise du covid-19, c'est une sorte d'avant-goût de ce qui pourrait se passer si nous ne traitons pas la crise climatique. Au niveau européen, il y a une bataille d'idées en cours sur le Green Deal. Il faut qu'on s'assure que la reprise est une reprise qui permet d'accélérer la transition énergétique. Ça veut dire des investissements, des réglementations qui sont cohérentes avec le fait de consommer moins d'énergie, de l'efficacité énergétique, de consommer de l'énergie plus propre, électrique, de biogaz, de l'hydrogène. Des énergies qui permettent, en consommant moins et consommant mieux, de concilier la croissance avec la transition énergétique.

Allez-vous verser des dividendes à vos actionnaires ?

Le conseil d'administration d'Engie a fait le choix de ne pas distribuer des dividendes au titre de l'année 2019, dans un contexte où le groupe est un groupe solide, avec une trésorerie et des liquidités qui sont abondantes mais confronté aujourd'hui à une crise d'une ampleur inédite, aux conséquences qui sont à ce stade difficiles à apprécier. Dans ce contexte, le conseil d'administration a jugé qu'il était pertinent de donner à l'entreprise des marges de manoeuvre pour le contexte de la reprise et donc en ne payant pas ses dividendes et on a conscience que c'est un vrai effort que nous demandons à nos actionnaires. Nous avons en France 450 000 actionnaires individuels, de l'ordre de 100 000 en Belgique, ça leur permet à nos côtés de participer à la reprise de l'entreprise demain.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.