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Coronavirus : "Il faut dire aux consommateurs qu'il y a du poisson", alerte le directeur du Comité national des pêches maritimes face aux invendus

"Les consommateurs se sont rués sur les pâtes, le riz et ont délaissé un peu le poisson", regrette Hubert Carré alors que la filière pêche continue de fonctionner même "au ralenti"

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La filière pêche est "au ralenti" pendant cette crise sanitaire mais "elle fonctionne quand même car l'enjeu est de nourrir les Français ", assure sur franceinfo Hubert Carré, le directeur général du Comité national des pêches maritimes. (MIGUEL RIOPA / AFP)

La filière pêche est "au ralenti" pendant cette crise sanitaire mais "elle fonctionne quand même car l'enjeu est de nourrir les Français", assure Hubert Carré, le directeur général du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins. "Malgré la peur, certains partent en mer" ajoute l'invité éco sur franceinfo mardi 31 mars. "Il faut dire aux consommateurs qu'il y a du poisson", insiste Hubert Carré.

franceinfo : Quel est l’état d’esprit des pêcheurs ? L'activité est totalement à l’arrêt ?

Hubert Carré : L’activité n’est pas totalement à l’arrêt mais elle est très très faible. Il est clair que la fermeture des frontières, la fermeture de la restauration collective, la fermeture des restaurants, ça a pénalisé le marché. Il y a eu beaucoup d’invendus, les bateaux sont restés à quai pour que la marchandise ne soit pas détruite.,Donc le moral n’est pas au beau fixe. Tout le monde est concerné, les pêcheurs mais aussi les professions liées. Alors, c'est vrai que la filière est au ralenti mais elle fonctionne quand même car l’enjeu est de nourrir les Français. Malgré la peur, certains partent en mer.

Les campagnes de pêche qui durent plusieurs jours, c'est fini ? c’est le confinement total ? Vous partez avec des masques ?

D’habitude, on part soit à la journée, soit pendant 15 jours ou trois semaines. Là, on a beaucoup de bateaux hauturiers (qui pêchent habituellement en haute mer) qui restent à quai ou alors certains ont raccourci leurs sorties. Par contre, on a une pénurie de masques alors qu'on est dans des lieux assez réduits, avec une certaine promiscuité. C’est pour ça que l'on a des équipages un peu réticents.

Et à terre, quel est le plus gros problème pour vous ? La baisse de la consommation ?

Pendant des semaines, on a eu des tempêtes, du mauvais temps qui nous a empêchés de sortir en mer. Et au moment où il a fait beau, les marchés ont fermé. Les consommateurs se sont rués sur les pâtes, le riz et ont délaissé un peu le poisson. Là, on fait beaucoup de campagnes, pour dire que des gens vont en mer et qu'il y a du poisson. Il faut dire aux consommateurs qu’il faut varier son alimentation, du poisson, de la viande. Et actuellement, il y a de quoi.

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