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Coronavirus : en Île-de-France, l'armée vient soutenir les pompiers, qui croulent sous les interventions

Dans le cadre de l’opération Résilience, des militaires sont arrivés en Île-de-France pour prêter main forte aux pompiers de Paris. Vingt-cinq soldats du régiment sanitaire de l’armée de terre ont intégré des casernes depuis mercredi.

Article rédigé par Jérôme Val - édité par Théo Hetsch
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Depuis mercredi, 2 militaires ont arrivés à la 26ème compagnie des Pompiers de Paris à Saint-Denis. Ils interviennent à leur côté pour assister des malades du COVID-19. (JÉRÔME VAL / FRANCE-INTER)

L’intervention de l’armée dans la lutte contre l'épidémie de coronavirus ne se limite pas au transport de malades vers des hôpitaux moins surchargés. Dès vendredi, les militaires viennent en appui des pompiers, en première ligne pour des interventions auprès de malades. Ce renfort, dans le cadre de l'opération Résilience, est particulièrement attendu en Île-de-France et précisément à Saint-Denis, dans l'un des départements les plus touchés par l’épidémie, la Seine-Saint-Denis.

14h38 jeudi 2 avril… Un appel résonne à la caserne du Fort de Briche, aux confins de Saint-Denis, qui se met en branle. "On part sur une suspicion de Covid-19", explique le commandant des sapeurs-pompiers, en enfilant une tenue de protection. "On met tout l'équipement afin d'éviter d'être infecté, on se protège de la tête aux pieds pour qu'il n'y ait aucune surface apparente."

Depuis mercredi, 2 militaires ont arrivés à la 26ème compagnie des Pompiers de Paris à Saint-Denis. Ils interviennent à leur côté pour assister des malades du COVID-19 (JÉRÔME VAL / FRANCE-INTER)

Dans le camion de secours, une équipe inédite : trois pompiers et un militaire en treillis. Les quatre hommes interviennent ensemble dans un petit pavillon de Saint-Denis. "On nous a appelés car la personne ressentait une douleur pour respirer, mais sans signe de détresse respiratoire", raconte le caporal-chef Joseph. Finalement, c’est une fausse alerte, la victime n'a pas de température.

Le caporal-chef Joseph est arrivé mercredi à Saint-Denis. Il appartient au régiment sanitaire de Valbonne dans l’Ain, l'unique régiment de santé de l'armée de terre. "Le coeur de notre métier, c'est le secours au combat sur les zones de conflit, comme le Mali, toute la zone sahélienne ou encore le Liban", liste le militaire, qui voit "une belle opportunité à travailler avec les pompiers de Paris".

On est en contact avec des malades et on n'a pas droit à l'erreur.

Le caporal-chef Guillaume, militaire de l'opération Résilience

à franceinfo

Le quotidien de ces militaires a beau être les zones de conflit, la guerre contre le Covid-19 a de quoi inquiéter : "On est face à la maladie 'en vrai' puisqu'on emmène les malades à l'hôpital", explique le caporal-chef Guillaume.

400 interventions par jour, dont un tiers pour le Covid-19

Ils sont deux militaires affectés en Seine-Saint-Denis. Au total, 25 sont arrivés dans différentes casernes de Paris et sa petite couronne. Ce renfort est une première, même si les deux corps se sont déjà côtoyés lors d’entraînements. C’est surtout une aide bienvenue, dans cette période où les pompiers réalisent 400 interventions quotidiennes liées au Covid-19, soit le tiers. "C'est très utile puisque notre activité est très importante et ne cesse d'augmenter depuis quelques jours", assure le capitaine Pierre, qui commande la 26e compagnie de Paris, à Saint-Denis.

Les pompiers sont très sollicités et ont été ravis de voir arriver des bras supplémentaires, qualifiés, pour venir nous renforcer dans le secours aux victimes.

Capitaine Pierre, de la 26e compagnie des pompiers de Paris

à franceinfo

Ces miliaires "ont exactement la même fonction, ils sont aussi qualifiés que nous pour faire cela. Il n'ont pas exactement la même expérience, mais on a pu compléter leur formation, les accueillir pendant 24h pour cela", rassure le capitaine des pompiers. "Donc dès aujourd'hui, ils sont opérationnels avec nous sur le terrain". Ces militaires sont là pour au moins deux semaines.

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