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Coronavirus : de Bogota à New-York via Berlin, l'essor des pistes cyclables

C’est une conséquence inattendue de l’épidémie : plusieurs grandes villes de la planète développent le réseau de circulation pour les vélos.

Article rédigé par franceinfo - Jean-Marc Four
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une piste cyclable à Bogota (Colombie) le 13 mars 2020 (RAUL ARBOLEDA / AFP)

C’est Bogota qui, la première, est passée à l’acte. Et ce n’est pas une surprise : on le sait peu mais la capitale colombienne est une pionnière mondiale dans le développement du vélo en ville. Et sa maire, Claudia Lopez, considère que le recours à la bicyclette est une très bonne option en ces temps de virus et de confinement. Depuis la mi-mars, elle a donc fait créer 76 km supplémentaires de pistes cyclables en faisant fermer des axes jusqu’à présent utilisés par les voitures. Bogota compte désormais 550 km de pistes cyclables.

50% de hausse du trafic à vélo à New-York en mars

Plusieurs grandes villes ont pris récemment des initiatives similaires : Berlin, Brême et Mönchengladbach en Allemagne, Séville en Espagne, New-York et Philadelphie aux Etats-Unis, Calgary au Canada. A chaque fois, des avenues désertées par les voitures sont désormais réservées aux cyclistes. A New-York par exemple, où 80% de l’espace public est constitué de rues, toute une partie de la 2ème avenue à Manhattan a été convertie en piste cyclable. Et le trafic des vélos a augmenté de 50% lors de la première quinzaine de mars, juste avant que la vague de l’épidémie ne s’abatte sur la ville. Au Danemark, le gouvernement pousse également à utiliser son vélo. Même chose à Buenos Aires en Argentine. Et certaines capitales envisagent de réserver des voies cyclables au personnel de santé.  

Le vélo, un recours classique en cas de crise

Tout ça ne doit rien au hasard: les avantages sont multiples. D’abord, le vélo est un bon moyen d’éviter la promiscuité propice à la propagation du virus : le pire en la matière, ce sont évidemment les transports en commun. Et même par rapport à un piéton, le cycliste, par la seule présence physique de son vélo, se trouve mécaniquement à une certaine distance de sécurité de son voisin. Cela permet aussi d’aller faire ses courses alimentaires sans perdre trop de temps, si on n’a pas de commerce juste à côté de chez soi. Ajoutons que c’est un moyen de faire de l’exercice physique et de se détendre psychologiquement. Et puis c’est un système efficace pour les livraisons à domicile, l’une des rares activités qui bat encore son plein. La semaine dernière, plusieurs scientifiques britanniques ont appelé à préserver voire développer l’usage du vélo dans la période qui vient. L’histoire contemporaine montre d’ailleurs que la bicyclette est un moyen de transport qui ressurgit spontanément dans les phases de crise, par exemple à Tokyo en 2011 ou à Mexico en 2017 après des tremblements de terre.  

La France plus stricte que la moyenne sur l'utilisation du vélo

La France fait un peu figure d’exception; dans le cadre des mesures de confinement, elle n’autorise pas l’utilisation du vélo à des fins d’exercice physique. L’usage du vélo est vraiment limité à des cas précis, par exemple si vous devez impérativement travailler et vous rendre au travail avec votre deux-roues. Il faut dire aussi que la multiplication des nouveaux usagers du vélo peut créer des problèmes. À New-York, le mois dernier, l’accidentologie des deux-roues a augmenté. Par ailleurs, de nombreuses personnes n’ont pas de local pour ranger leur vélo. Reste en effet que la France est aujourd’hui avec l’Espagne l’un des pays les plus stricts dans la limitation de l’utilisation de la bicyclette à des fins récréatives.  

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