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Coronavirus : ce que l'on sait sur les tests antigéniques

En conférence de presse, le ministre de la Santé Olivier Véran a promis "un déploiement généralisé dans les prochaines semaines".

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Une scientifique dans un laboratoire de l'Institut Pasteur à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), le 22 septembre 2020. (LARA  BALAIS / AFP)

On en sait davantage sur "l'innovation" évoquée par Emmanuel Macron lors de son interview télévisée, concernant les tests de dépistage du Covid-19. Comme prévu, c'est Olivier Véran, le ministre de la Santé qui s'est livré à l'exercice de la clarification jeudi 15 octobre lors d'une conférence de presse. Il a ainsi donné plusieurs détails concernant ce nouveau type de tests commandés par la France. Voici ce que l'on sait pour le moment.

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Cinq millions de tests ont été commandés

La France a fait le choix de commander cinq millions de doses de ces tests antigéniques reconnus par "l'Organisation mondiale de la santé et la Haute autorité de santé", s'est félicité Emmanuel Macron lors de son interview. "Ils sont déployés depuis plusieurs jours dans l'ensemble des régions françaises", a précisé le ministre de la Santé. "Des expérimentations sont encore conduites", a-t-il ajouté

Ils ne seront pas disponibles tout de suite

Malgré l'optimisme de rigueur au sein de l'exécutif, ces nouveaux tests ne sont pas encore prêts. Il va falloir "équiper" les pharmacies et praticiens, a tempéré Olivier Véran. Contacté par Libération (article payant), le ministère de la Santé reconnaît qu'il faudra ensuite attendre "l'avis des autorités scientifiques" pour "envisager un déploiement généralisé dans les prochaines semaines".

Ils permettent des résultats immédiats

C'est le grand atout de ces tests. Les résultats ne devraient pas prendre plusieurs jours comme c'est le cas pour les tests PCR. Olivier Véran a ainsi imaginé un scénario avec des résultats "entre 10 et 30 minutes, selon les tests". Emmanuel Macron s'était pour sa part enthousiasmé à propos de ces tests : "Ça change beaucoup de choses. On pourra les faire dans les pharmacies, dans différents points. Donc on aura plus de points d'appui, pas simplement dans des laboratoires."

Ils sont moins fiables que les tests PCR

Dans un avis rendu le 1er octobre, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris note que les tests antigéniques sont utiles pour "détecter de façon sensible les sujets infectés avec une forte charge virale, c'est-a-dire les sujets les plus contagieux". Interrogé par Le Parisien, le virologue Yves Gaudin explique : "Quand on fait un test PCR, on amplifie le génome viral. Donc on peut le détecter dès qu'il y en a seulement un peu. Un test antigénique rapide passe par la détection de protéines du virus, mais sans phase d'amplification. S'il y en a peu au départ, on va avoir un signal très faible et on risque de passer à côté de l'infection. Du coup, la proportion de faux négatifs risque d'être plus importante." L'APHP ajoute qu'un résultat positif doit donc être "impérativement confirmé" par PCR.

Ils sont destinés en priorité aux aéroports

Un des autres enjeux pour ces tests est de désengorger les laboratoires. Ces tests antigéniques pourraient donc être utilisés pour tester les personnes qui arrivent en France. Dans son avis, l'APHP déclarait que "les performances globalement satisfaisantes de certains tests antigéniques en font un outil de choix pour la réalisation de dépistages de masse dans des populations à faible prévalence (aéroports à l'arrivée, universités, entreprises, collectivités, etc.), qui échappent aujourd'hui au dépistage par PCR ou qui engorgent inutilement les laboratoires de biologie médicale." Le Premier ministre Jean Castex l'a également souligné : "Les aéroports vont être vraiment parmi les priorités de déploiement rapide des tests antigéniques."

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