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Vidéo Covid-19 : vers une pénurie mondiale de médicaments ?

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Article rédigé par franceinfo - Jean-Marc Four, Bruce de Galzain, Sébastien Farcis, Richard Place et Ludovic Piedtenu
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Chaque semaine dans "le monde en face", une même actualité vue par quatre correspondants de franceinfo. Aujourd'hui, direction l'Italie, le Royaume-Uni, l'Inde et l'Allemagne pour voir si la pénurie de médicaments est un problème mondial.

Les chaînes de production de l'industrie pharmaceutique vont-elles tenir le rythme ? Le risque d'une pénurie est réel, notamment en France selon l'UFC-Que Choisir, au moment où, mécaniquement, l'économie est ralentie par la réapparition des confinements dans le monde pour stopper la propagation du Covid-19. Le business de l'industrie pharmaceutique à l'échelle mondiale est énorme : plus de 1 000 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Mais c'est une production à flux tendu et qui est extrêmement délocalisée. Alors nous allons voir cette semaine si les mêmes craintes existent chez nos voisins en Italie, au Royaume-Uni ou en Allemagne, et ce qu'il se passe en Inde qui est un pays producteur de médicaments.

En Italie, la crainte principale concerne le manque d'oxygène. Surtout, les bouteilles qui sont vendues notamment en pharmacie. La demande est tout simplement plus forte que l'offre. Les particuliers appellent leur officine, mais les médecins aussi et même le Samu. Le problème, c'est que des particuliers ont tendance à garder les bouteilles chez eux. Certains les gardent par négligence, d'autres parce qu'ils en ont besoin, et puis, il y a ceux qui les gardent au cas où.

En Inde, l'épidémie de Covid-19 reste mal contrôlée et le ralentissement économique a un impact sur la production de médicaments alors que le pays est devenu en quelques années l'usine du monde avec la Chine dans le secteur. La production dans le pays a dû s'arrêter à la fin mars lors du confinement. La logistique a ensuite mis du temps à redémarrer. Ces retards d'il y a six mois peuvent se faire ressentir aujourd'hui au bout de la chaîne en Europe. Surtout que les transports n'ont pas repris, très peu d'avions volent à nouveau entre l'Inde et la France.

Au Royaume-Uni, on avait prévu le Brexit mais pas la pandémie. Le NHS, le service de santé publique, avait prévu des stocks de médicaments en prévision de la sortie de l’Union européenne. Mais il y a eu la première vague de Covid-19 et aujourd'hui, il y a la deuxième. Les stocks ont déjà été utilisés lors de la première vague, selon les fournisseurs du NHS. Les services de santé s'inquiètent. Le gouvernement, lui, sans plus de précision, affirme qu'il détient encore des stocks suffisants.

En Allemagne, plus de 300 produits ou principes actifs ne sont pas disponibles en permanence. La situation est moins inquiétante qu’au printemps dernier avec une épidémie qui avait surpris tout le monde, et où il y avait aussi beaucoup plus de restrictions de circulation aux frontières. L'Allemagne est connue pourtant pour ses champions dans l'industrie chimique pharmaceutique. Mais selon des associations, aucun médicament n'est plus produit en Allemagne. Cette pandémie de coronavirus a donc posé une question très importante de souveraineté et de sécurité sanitaire valable pour l'Allemagne comme à l'échelle du continent européen tout entier.

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